Enceinte High End Vivid Giya G3 : plus petite et toujours aussi "sexy"

Après le succès des Giya G1 et G2, la marque britannique Vivid (dont les produits sont fabriqués en Afrique du Sud) vient de lancer un modèle plus abordable la Giya G3. Toujours à contre-courant de ce qui peut se faire en matière d’enceintes acoustiques, Laurence Dickie, le concepteur, a conservé les mêmes recettes technologiques et, donc un design toujours aussi à part. Pour lui, la forme suit la fonction, voici pourquoi.

Au cours d’une présentation des nouveaux amplificateurs intégrés Devialet à la Maison Devialet, en plein cœur de Paris et dans une très belle salle, nous avons pu découvrir alimentées par le modèle 110 les toutes nouvelles enceintes atypiques Vivid Giya G3. Physiquement, l’air de famille avec leurs grandes sœurs est indiscutable, et sur le plan technologique, il en est de même. Toujours avec leurs formes tout en rondeurs et leurs solutions très innovantes pour les haut-parleurs, les Giya G3 nous ont fait forte impression, en voici une petite description afin de vous mettre l’eau à la bouche.

Les démonstrations à la Maison Devialet (Paris) en images

Une forme faisant fonction

Comme nous l’avons évoqué plus haut, la forme générale des enceintes choisie par ce concepteur est tout simplement dictée par un phénomène contre lequel Laurence Dickie (à qui l’on doit les incroyables Bowers & Wilkins Nautilus) lutte depuis bien longtemps avec cette maxime en tête : les réflexions et résonances parasites sont mauvaises pour l’oreille (nous citons ses propres mots) et les déplacer en dehors du spectre audible est la solution la plus adaptée. Donc la forme (dont on aurait d’ailleurs du mal à trouver un nom) est là pour éviter en premier lieu toutes parois parallèles et donc tous angles. Ceci évite effectivement la formation de résonances parasites et ondes stationnaires et ce d’une façon assez définitive, car ainsi profilée, les coffrets offrent des lignes de fuite proche de l’idéal. La constitution du coffret participe au même objectif. En lieu et place du bois et ses dérivés, nous trouvons ici une structure sandwich de deux couches de fibre de verre renforcée avec du carbone enfermant une troisième couche, en balsa cette fois. Ainsi la rigidité naturelle des matériaux mis œuvre remplace le poids et la masse que l’on trouve habituellement avec la plupart des autres enceintes. Comme on le voit, cette forme de lyre n’est nullement le fruit du hasard ou d’une lubie, mais d’une réflexion sur la nature même de la provenance des résonances avec des solutions parfaitement adaptées. Mais ce ne sera pas la seule innovation de ces enceintes.

Tweeters et haut médium : même combat

Comme sur les autres modèles Vivid Audio, nous retrouvons avec la Giya G3 exactement les trois mêmes haut-parleurs. En dessus de 3.5 kHz, nous avons un dôme de 26 mm en aluminium (D26) que suit, juste en dessous un autre dôme réalisé dans la même matière mais de diamètre 50 mm d’où son nom D50. On remarque qu’il ne s’agit pas de simples dômes hémisphériques bien dessinés. Ils ont une forme un peu plus pointue sur le devant, ce que le concepteur appelle « caténaire en rotation ou cosinus hyperbolique » qui bénéficie en plus d’une sorte d’anneau en carbone à sa périphérie afin de déplacer les résonances jusqu'au double de la fréquence de résonance initiale, soit 21 kHz pour un dôme de 50 mm.
Derrière chacun de ces transducteurs se cache en outre une sorte de tube effilé. Toujours d’après Laurence Dickie, ce système de tube permet d’éviter les résonances que l’on trouve aussi bien sur les transducteurs totalement fermés à l’arrière soit ouverts en mode décompression.
Comme pour la forme spéciale des dômes, avec ce système de tube Vivid Audio déplace toutes résonances en dehors de la zone du spectre audible.

Un médium à saladier très ouvert

Juste en dessous de 880 Hz, un troisième transducteur (C125 S), mais cette fois à membrane conique. constituée, là aussi d’aluminium anodisé comme les boomers. La bobine mobile est partiellement trouée, une technique que l’on voit de plus en plus souvent pour en alléger le poids, permettre la décompression de l'entrefer et, donc obtenir une réponse impulsionnelle plus rapide.
D’autre part, le concepteur a fait un gros travail sur la nature et la structure du saladier. Ce dernier est non seulement très ouvert avec des branches plus fines et bien séparées, mais elles sont dirigées vers l’arrière, c’est-à-dire dans le sens des ondes arrières (et non le contraire comme nous le voyons souvent).
Ce HP de 12.5 cm de diamètre est enfin raccordé naturellement à un volume de charge en forme de corne qui suit le mouvement de la partie si particulière du haut de l’enceinte et qui débouche, après un cercle presque complet, dans le corps principal des GiYa G3.

Deux boomers dos à dos

Ensuite et juste en bas, nous voyons de part et d’autre de l’enceinte, deux HP de grave. Ce sont deux 13.5 cm de diamètre avec le même type de membrane que pour le médium décrit juste en dessus et bobine mobile de 75 mm de large. Nous pourrions nous demander pourquoi un tel emplacement (à l’horizontale) et pourquoi aussi dos à dos. En fait, à l’intérieur de l’enceinte, une tige relie par l’arrière ces deux transducteurs. Cette technique, aux dires du concepteur, évite là aussi, les mauvais côtés d’un phénomène bien connu. En fait, lorsque la membrane avance, le moteur magnétique d’un HP a la fâcheuse tendance à reculer (comme un effet de recul) et ses deux mouvements sont créateurs de distorsion par mauvais contrôle des déplacements de l’ensemble : membrane et circuit magnétique. En les reliant ainsi mécaniquement, ces phénomènes sont tout simplement annulés et donc les déplacements de membranes et même de l'ensemble mécanique sont beaucoup mieux contrôlés.

Comme nous le voyons, la forme si particulière de la série Giya de Vivid Audio n’est pas due au hasard, ni à une volonté de se démarquer visuellement de la concurrence. Tous les paramètres : membrane, haut-parleur, caisse, montage mécanique… tout a été étudié dans les moindres détails afin, comme l’explique si bien Laurence Dickie, de déplacer toutes formes de résonances et distorsions très loin de la zone du spectre audible par les oreilles humaines.
Pour finir, nous tenons à remercier toute l’équipe Devialet, le responsable de la société KapraAudio, Philippe Penna et plus particulièrement Laurence Dickie pour la clarté de ses explications et sa bonne humeur.

Spécifications techniques des Vivid Giya G3 

• Configuration : 4 voies, 5 HP
• Coffret : multi couche fibre de verre, carbone et balsa
• Sensibilité : 87 dB, 2.83 Vrms
• Réponse en fréquence : 36 à 33 kHz +/- 2 dB
• Filtrage : 220 Hz, 880 Hz et 3.5 kHz
• Puissance admissible : 800 Watts rms
• Dimensions : 1161 x 341 x 578 mm (HxLxP)
• Poids : 36 kg
• Prix : 29 900 € (finitions noire et blanche perle) et 32 990 € (finitions Sahara, Artic Silver, Oyster et Borollo)

Site du fabricant : www.vividaudio.com
Site du distributeur : www.kapraudio.com

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