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Mozart & Beethoven - Sonates pour pianoforte & violon

mozart-beethoven-sonates-pour-pianoforte-violon

par Rémy Cardinale & Hélène Schmitt
Durée : 1h 7’ 28’’
Alpha 177
(www.alpha-prod.com)
Notre avis : etoile-rougeetoile-rougeetoile-rougeetoile-rougeetoile-grise(4/5)

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Ce sont trois sonates, deux de Mozart, une de Beethoven, de conceptions très parentes, mais chacune disposant de sa propre personnalité que Rémy Cardinale, au pianoforte, et Hélène Schmitt au violon, ont choisies pour une interprétation toute en intelligence et en sensibilité. Ces trois sonates pour pianoforte et violon illustrent parfaitement le glissement qui va faire passer la musique du style galant au début du Sturm und Drang. Le perfectionnement de l’instrument, plus la personnalité de ces deux compositeurs de génie, expliquent la facture particulière de ces sonates.

La première, de 1781, (KV 380) est écrite par Mozart « pour le clavecin ou le pianoforte, avec l’accompagnement d’un violon ». En fait, c’est déjà une sonate pour pianoforte et violon, au sens moderne que nous lui donnons, tant la part laissée aux deux instruments est égale, chacun répondant à l’autre et aucun n’étant au service de l’autre. Trois mouvements, allegro où le pianoforte conquérant se laisse peu à peu conquérir par le violon, andante con moto, plus long, où les deux instruments dialoguent et partagent leurs motifs de mélancolie, enfin court rondo, où piano et violon tricotent leurs variations de façon de plus en plus inventive.

La deuxième (KV 454) date de 1784. Mozart l’écrit à toute vitesse pour la jeune violoniste Regina Strinasacchi, qui lui a tapé dans l’œil, tellement vite que la partition pour pianoforte, il ne l’écrit que dans sa tête, se réservant le soin de la mettre sur papier la semaine suivante et jouant, devant l’empereur, face à une partition vierge. Les génies ont des avantages sur les autres, c’est indéniable. Trois mouvements de même taille. Un premier, largo puis allegro, les deux se confrontant, comme un homme et une femme. Un deuxième mouvement, andante, rêveur et inquiet, puis le final, allegretto, très aérien et reprenant l’impétuosité du début. Là aussi, les deux instruments sont à égalité, dans des duos où nul ne prend le pas sur l’autre.

La troisième sonate, dédiée à Salieri, en ré M, opus 12, est la première du jeune Beethoven. Il a 27 ans quand il la compose, Mozart en avait respectivement 25 et 29 pour les deux premières, c’est-à-dire le même âge. Le premier mouvement, allegro con brio est comme son nom l’indique, très vigoureux, ce qu’on ne peut qu’attendre d’un Beethoven. Le deuxième, tema con variazoni continuant en andante con moto, a un peu déconcerté l’auditoire de l’époque. En effet, quatre variations sur un thème exposé par le piano, ça pouvait, en 1798, déstabiliser l’auditeur. Enfin un rondo allegro qui conjugue rondo et sonate pour mieux clore le propos. Là aussi, c’est un véritable duo pour les deux instruments à égalité de droits et de devoirs. La sonate moderne est en train de naître.

Rémy Cardinale et Hélène Schmitt nous font ressentir à merveille ce monde en mutation, déjà plus de l’ancien régime, pas encore du nouveau, cette époque illustrée par la pochette (portrait de la Comtesse Skavronskaia par Mme Vigée-Lebrun) où la grâce du XVIIIème siècle (à l’usage de certains, il est vrai) paraît en équilibre instable, comme un moment suspendu.

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