Jazz à Montauban 2011 (part.3): avec Ben l'Oncle Soul et Imany

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Le vendredi 8 juillet

On sortait du jazz le 8 juillet à Montauban, mais on y reviendra bientôt. Cette soirée-là était destinée avant tout à satisfaire le grand public friand de trucs vus à la télé et matraqués à la radio et à remplir les caisses. De ce côté-là, objectifs remplis sur toute la ligne. Pas une place assise de libre et un public conquis d’avance.

La première partie du spectacle de la soirée au Jardin des Plantes, pourtant, avait été dévolue à une artiste débutante,  mais qui promet : la chanteuse Imany. Accompagnée seulement d’un guitariste, Tawfik Fara, elle chante en anglais des ballades, des complaintes, d’une voix de contralto remarquable, magnifiquement bien timbrée, légèrement nasalisée et d’un charme ambigu et dérangeant. C’est beau, intelligent et troublant. Ajoutez à cela que cette chanteuse est une longue très belle fille svelte et ravissante, ce #mce_temp_url#qui ne gâche rien, et qu’elle semble douée de beaucoup d’humour qu’elle distille à froid. Ainsi, un conseil aux femmes qui rompt avec les couplets habituels : « n’essayez pas de changer les hommes, changez d’homme ». Ce féminisme militant se conjugue à des prises de position politiques louables (« L’Afrique a la forme d’un cœur brisé »). Un bémol à ce dithyrambe, la relative monotonie des mélodies qui gagneraient à être entrecoupées par un ou deux morceaux avec une composition rythmique ou harmonique très différente. Le rappel voit un dernier morceau en comorien et en anglais, présenté ainsi : « Vous n’avez pas choisi comorien deuxième langue en sixième, tant pis pour vous. » Cela fait réellement plaisir de découvrir une chanteuse de cette classe.

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La seconde partie est consacrée à de la musique de danse : Ben l’Oncle Soul et son orchestre, victoire de la musique comme chacun sait, chouchou des médias et des marchands de disques. Riffs cuivrés pour souligner les effets avec accentuation des lumières, paroles écrites en cinq minutes et faciles à retenir, chanteur qui saute sur scène pour mettre de l’ambiance, public qui chante en même temps ou frappe dans les mains, fins de morceaux où on éclaire la foule plutôt que les musiciens pour qu’elle se sente participer au spectacle. On connaît la recette : elle a été écrite il y a plus de cinquante ans par Boris Vian dans « En avant la musique et par ici les gros sous ». Cela n’a pas grand-chose à voir avec la musique telle que nous l’entendons, mais nous sommes loin d’être majoritaires. En revanche, le public adore ça. Tant mieux pour lui. Il faut dire que, sur scène, les artistes semblent plutôt sympathiques, ce qui n’est pas toujours le cas. On en connaît qui, en plus, font la gueule ou sont désagréables, ce qui est un comble. Bref, une fin de soirée où les gens s’éclatent, sont contents et dansent. Youpi !

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