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CD - Michelangelo Falvetti (1642-1692) : Il Diluvio Universale

falvettipar Cappella Mediterranea et les chœurs de chambre de Namur
dirigés par Leonardo Garcia Alarcon
Durée : 1h 4’ 35’’
Ambronay AMY 026 (www.ambronay.org)
(Harmonia Mundi)
Notre avis : etoile-orangeetoile-orangeetoile-orangeetoile-orangeetoile-orange(5/5)

Ce CD, Il Diluvio Universale (Le Déluge Universel) de Michelangelo Falvetti va faire du bruit dans le monde de la musique, je vous en donne ma parole. Partition oubliée depuis trois siècles et tombée entre les mains du musicologue Nicolo Maccavino, elle a été confiée à Leonardo Garcia Alarcon qui, avec le Cappella Mediterranea et les chœurs de chambre de Namur, nous montre à quel point c’était un chef d’œuvre.

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Ni vraiment oratorio, ni vraiment drame religieux non plus, ce Déluge universel, dans lequel, très intelligemment, Leonardo Garcia Alarcon fait entrer les percussions (zarb, darf) du joueur de ‘oud Keyyan Chemirani est ici restitué « dans son jus », comme on dit chez les antiquaires et c’est une merveille. Ces percussions qui ne sont pas écrites sur la partition, mais qui étaient jouées, donnent de la vie, voire de la fougue (lors de la catastrophe, par exemple), et soulignent la scansion, parfois discrètement, parfois avec furie. Les heureux élus qui ont eu la chance, comme moi, de voir et d’écouter le Déluge Universel, l’an dernier, à Ambronay, retrouveront avec ravissement l’interprétation impeccable qu’en donne ce CD. Les autres, je les envie, vont avoir le bonheur de découvrir un authentique chef d’œuvre, et c’est toujours un plaisir. Le calabrais Michelangelo Falvetti a écrit ce « dialogue à cinq voix et cinq instruments » sur la désobéissance et la punition divine (1682), dans la ville sicilienne de Messine qui venait d’être punie par l’Espagne pour s’être rebellée (1674-1678). Une ville où les colères telluriques succèdent aux vengeances des hommes, une ville très propice à inspirer une telle musique. Le thème et le traitement du texte sont originaux : Dieu (la basse Matteao Bellotto) veut se débarrasser de l’engeance humaine qui accumule péchés sur ignominies. Son fidèle serviteur Noé (le ténor Fernando Guimaraes) implore sa pitié, avec son épouse Rad (la remarquable soprano Mariana Flores). Dieu accepte de faire une exception pour la famille de Noé et pour les animaux de l’Arche. L’opposition de la Mort (le contreténor Fabian Schofrin) et de la Justice Divine (la magnifique contralto Evelyn Ramirez-Munoz), la sinfonia qui ouvre le drame, celle de la tempête qui débute l’acte III, le duo d’amour de Noé et de sa femme sont autant de morceaux de bravoure traités avec beaucoup de réussite. Violons, viole de gambe, violoncelle, contrebasse, cornets, flûtes à bec, sacqueboutes, luths, harpe, orgue et clavecin ainsi que les percussions signalées ci-dessus, habillent, avec les voix du chœur de chambre de Namur, de façon magistrale, une partition et un livret du baroque méditerranéen qui méritaient d’éviter la « critique rongeuse des souris », comme disait un de mes amis. Les revoici en pleine lumière. Le public devrait leur faire un triomphe, comme il l’a fait à Ambronay.

Disponible en CD et téléchargement MP3 sur Amazon



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