CD : Mozart par Hélène Grimaud - Concerto pour Piano n°23...
Concerto pour Piano No.19 K.459 "Ch’io mi scordi di te ?", "Non temer, amato bene" K.505, Concerto pour Piano No 23 K. 488
par Hélène Grimaud, piano et direction de l’Orchestre de chambre de la Radio bavaroise
avec Mojca Erdmann, soprano
Deutsche Grammophon (Universal)
Durée : 1h 4’ 52’’
Notre avis : 
(5/5)
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Le Concerto pour Piano n°19 de Mozart date d’une période faste pour le compositeur puisqu’il fait partie d’un ensemble de concertos pour piano composé en 1784 et comprenant également les concertos n°14 à 18 ; Il est encore d’esprit "galant" et ne ressemble en rien au Vingtième concerto qui le suivra immédiatement et qui est d’un caractère nettement plus angoissé et dramatique.
Quant au concerto n°23 il est d’un tout autre esprit que le concerto n°19 en particulier à cause de l’Adagio qui constitue son deuxième mouvement. En effet, Mozart nous plonge ici dans les dédales inextricables de la mélancolie et de la tristesse et seul, peut -être, l’Allegro assai qui termine l’œuvre ramène un peu de sérénité à ce concerto qui déjà annonce d’une certaine façon les prémisses du romantisme à venir.
"Ch’io mi scordi di te ?" K. 505, qui complète ce programme Mozart est un Récitatif et Rondo provenant de l’opéra Idomeneo et possède la particularité de réunir à la fois une voix de soprano, un orchestre et un piano ! C’est à la soprano Mojca Erdmann que revient le mérite d’interpréter avec talent cette œuvre rare qui s’articule en trois parties. Hélène Grimaud égale à elle-même est à la hauteur de ces trois chefs-d’œuvre, sublimant le fameux Adagio du Concerto pour Piano n°23, grâce à des tempi plutôt retenus. Autre surprise de cet enregistrement consacré à Mozart : la présence au pupitre de l’Orchestre de Chambre de la Radio Bavaroise d’Hélène Grimaud, qui pour le coup assume les deux fonctions celle de la soliste et du chef d’orchestre !
Il faut reconnaître qu’Hélène Grimaud passe l’épreuve avec panache. Sous sa direction, l’orchestre mozartien révèle des couleurs plutôt subtiles, ménageant en particulier un très bel équilibre entre cordes et vents. En résumé, Hélène Grimaud gagne visiblement son pari confrontée à une des plus complexes et géniales œuvres de Mozart : le Concerto pour Piano n°23, restitué de manière magistrale.
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