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  • Michel Bedin
  • Musique

Concert : La Face cachée de la lune

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Nanterre - Maison de la Musique
28 janvier 2011

LA SUITE APRÈS LA PUB

En 1973, coup de tonnerre dans un ciel serein, Pink Floyd sort son disque, The Dark Side of the Moon, qui va devenir le troisième succès commercial de tous les temps. La Compagnie Inouïe, samedi à Nanterre, montait ce spectacle étonnant, où l’on voyait, sur scène, se refaire ce disque mythique qui, en quelque sorte, avait donné le coup d’envoi à toutes les musiques électroniques.

Revenons à 1973 : la face cachée de la lune, on la connaît depuis peu. Elle a été photographiée pour la première fois cinq ans avant, en 1968. Jusque là, on pouvait supposer, et on ne s’en privait pas, qu’elle avait un côté pointu (Boris Vian), ou qu’elle servait de base arrière pour les fameuses soucoupes volantes, avec garages et tours intégrées (il y en a qui le croient toujours), à moins, cela a été envisagé, que les vilains Soviétiques n’y aient installé des stations d’espionnage (on ne se méfie jamais assez). Pour ma part, je pensais que les Sélénites y cultivaient des champs de géraniums et j’avais été bien désappointé.

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En revanche, le Dark Side of the Moon de Pink Floyd (vous avez remarqué qu’en anglais, la face cachée est sombre) m’avait secoué, comme elle secoue encore tout le monde. Cette musique, avec ses apports électroniques, ces bruits étranges incorporés dans la musique, se différenciait des musiques concrète ou électroacoustique d’un Pierre Henry ou d’un Stockhausen parce qu’elle s’apparentait davantage au rock qu’à la musique contemporaine. Mais elle partait du même principe. Comment Richard Wright (clav), Nick Mason (dm), David Gilmour (g) et surtout Roger Waters (b) avaient-ils bâti cette musique ? Les moyens techniques de l’époque n’étaient pas ceux d’aujourd’hui. C’est ce que la compagnie Inouie refaisait sur scène à Nanterre, le samedi 28 janvier, y compris ce que Pink Floyd avait bricolé à l’avance sur magnéto. Eric Groleau tenait la batterie, Eric Löhrer la guitare, Cécile Maisonhaute le piano, Julien Padovani les claviers et Olivier Lété la guitare basse. Klaus Blasquiz (le premier chanteur de Magma) et Elisabeth Gilly avaient la rude tâche de remplacer les voix de Pink Floyd. Thierry Balasse et Laurent Dailleau synthétisaient le tout.

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Avec le recul, on s’aperçoit que The Dark Side of the Moon qui se voulait une alternative au rock pur et dur américain à racines afro-américaines continuait à en incorporer une bonne part, même s’il s’en démarquait par des racines nettement plus européennes. Le résultat n’est pas décevant, loin de là. Comme la Compagnie Inouie est restée proche de l’album originel, on n’est pas dépaysé. A l’époque, les cigarettes qui font rire n’étaient pas distribuées dans la salle, mais on n’en était pas loin et cela a dû en augmenter son succès. Aujourd’hui que Big Brother nous a à l’œil, c’est plus aléatoire. N’empêche. Au total, une soirée où le jeune public a découvert que les yeuves étaient sans doute plus déjantés qu’il ne le croyait et que le rap ne fait pas si révolutionnaire à côté.

texte de Michel Laroche
Photos © Claire Lextray



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