CD : Isaac Albeniz - Iberia
par Kotaro Fukuma (p)
Durée : 1h 25’ 57’’
Hortus 093
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Notre avis : 
(5/5)
Iberia, l’œuvre monumentale d’Isaac Albeniz (1860-1909), est sans doute l’œuvre pour piano la plus espagnole, la plus symptomatique de l’Espagne qui ait jamais été écrite, particulièrement les cahiers 3 et 4, les cahiers 1 et 2 restant, eux, davantage impressionnistes.
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Le jeune pianiste Kotaro Fukuma nous en offre une interprétation éblouissante, avec à la fois une virtuosité sans faille et une âme, un esprit habités par le compositeur. Lorsque sont écrites les partitions d’Iberia, Isaac Albeniz était loin de son Espagne si chère, et il était souffrant. D’où une musique où même la joie et la tonicité sont touchées par la mélancolie d’une Espagne essentiellement fantasmée. Ce sont des « Impressions d’Espagne », comme il sous-titre son Iberia et Kotaro Fukuma rend à merveille sous ses doigts cette Espagne de l’enfance heureuse, mais qu’il ne verra plus. Excepté sur l’ « Eritaña » finale, qui est vraiment jubilatoire, on trouve cette mélancolie diffuse, et aussi, par touches, cette ironie catalane qui caractérisait ce compositeur si complexe. L’interprétation de Kotaro Fukuma est d’une élégance rare, d’une sensibilité étonnante et, paradoxalement, d’une « hispanité » vraie et admirablement bien contrôlée. On a souvent eu des Iberia tronquées ou orchestrées. La revoici dans sa pureté originelle. Et parfaite.