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CD : Chostakovitch - Orango, Prologue

schostakovitch-orango-cd

Premier enregistrement mondial
Symphonie n°4
par le Los Angeles Philharmonic
dirigé par Esa- Pekka Salonen
Deutsche Grammophon
(Universal)
durée du cd 1 : 31’ 58 ‘’
durée du cd 2 : 64’ 32’’
Notre avis : etoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-verte(5/5)

LA SUITE APRÈS LA PUB

Datant de 1932, l’opéra inachevé de Chostakovitch, Orango, débute par une Ouverture tonitruante, suivie de onze numéros chantés, seules parties rescapées d’un ouvrage lyrique vraisemblablement interrompu par l’imminence des grandes purges staliniennes qui démarreront brutalement en 1933.

Ces fragments d’opéra surprennent par leur dynamisme et le langage lyrique direct et expressif de Chostakovitch qui manie ici déjà avec beaucoup d’audace l’ironie et le persiflage ! Une des raisons essentielles peut-être de l’interruption de la suite de cet opéra et son abandon par Chostakovitch réside dans le fait que le sujet déplaisait fortement au régime stalinien qui voyait dans cette œuvre fort peu de rapport avec le quinzième anniversaire de la Révolution soviétique ! Probablement terminée en 1936, la Quatrième Symphonie de Chostakovitch dont les deux premiers mouvements sont achevés en 1935, est certainement la symphonie où Chostakovitch va le plus loin dans l’introspection, s’enfonçant dans le vertige de l’existentiel, exprimant son désarroi le plus total face à un régime qui, semblant aux abois, multiplie les actes de terreur envers le peuple russe. Ce climat de terreur est distillé avec une énergie sombre et dense dans le premier mouvement indiqué Allegretto, poco moderato-Presto. Chostakovitch semble procéder par vagues successives installant un climat oppressant, irrespirable , fantomatique où l’individu broyé, écrasé cherche désespérément une issue impossible à trouver ! Le deuxième mouvement fortement marqué par l’ombre de Mahler  (compositeur interdit dans l’URSS de l’époque)  s’avère tout aussi grinçant et angoissé que le premier mouvement.  Il sera suivi  du dernier mouvement marqué Largo-Allegro qui reprend les hantises déferlantes du premier mouvement et s’achève encore sur une note mahlérienne évoquée par un climat rappelant étrangement  l’Abschied du Chant de la Terre du compositeur autrichien. Interprétation dynamique et fracassante des fragments de l’opéra Orango par le chef finlandais bien entouré par une distribution vocale très motivée, rendant hommage à une œuvre ainsi sauvée de l’oubli total ! Quant à l’interprétation de la Symphonie n°4 de Chostakovitch par Esa-Pekka Salonen elle est tout simplement exemplaire de lucidité, de violence, installant d’emblée dans le premier mouvement un climat de terreur suffocant, qui se poursuivra de manière implacable et inexorable dans les deux derniers mouvements.
Après les versions légendaires signées par Rojdestvenski, Kondrachine, Haitink et Ormandy, il faudra désormais compter sur la vision fulgurante, incendiaire, d’Esa- Pekka Salonen de cette Symphonie « maudite » de Chostakovitch.

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