CD : Andras Shiff - Diabelli-Variationen - Beethoven
Piano
Beethoven
Sonate No32
Bagatelles op.126
Trente-trois Variations Diabelli op.120
ECM (Universal)
CD1 : 77’56’’ CD2 : 71’35’’
Notation : 
(5/5)
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Avec sa Sonate No32 qui constitue d’une certaine manière une grande trilogie finale inaugurée avec la Sonate No30, Beethoven met un point final à son extraordinaire recueil consacré à ce genre si exigeant : la Sonate pour piano.
Contemporaine de ses dernières grandes œuvres orchestrales et de ses derniers quatuors, cette trente -deuxième Sonate, concentre à elle seule tout le génie beethovenien, qui bien que limité au seul piano, semble submerger l’auditeur le plus blasé, par son ampleur et son discours d’une force étonnante. Basées pourtant sur une simple Valse de Diabelli, ces Trente-Trois Variations Diabelli op.120 d’une durée phénoménale approchant pratiquement une heure, révèlent le formidable inventeur de variations qu’était Beethoven. Dans cette œuvre stupéfiante s’inspirant d’un très modeste thème fourni par Diabelli, Beethoven compose trente-trois variations toutes plus singulières les unes que les autres ! Jamais à aucun moment dans aucune de ces variations ne figurera une redite ou quelque chose de déjà entendu et identifié. C’est bien entendu une œuvre inclassable, réellement géniale, peut-être une sorte de défi à l’imagination que Beethoven, par jeu peut-être, s’est amusé à relever. Le résultat est ahurissant et demeurera à jamais une terrible épreuve pour tous les pianistes même très expérimentés. Andras Schiff, histoire de compléter dignement ces deux CD, comportant il faut le signaler deux versions des Trente-trois Variations Diabelli, l’une dévolue au piano Bechstein de 1921, l’autre jouée sur un piano-forte de Franz Brodmann datant de 1820, met un point final à ce disque avec une curiosité. Il s’agit en fait de Six Bagatelles op.126 de Beethoven qui, elles, sont donc strictement voisines de la Neuvième Symphonie et de la Missa Solemnis . Un voisinage intimidant qui pourtant n’affecte guère ces pages modestes, mais pleines de légèreté et de spontanéité, comme par exemple la Quatrième, Presto, riche en surprises étonnantes, non dénuée d’un certain humour ! Au total, Andras Schiff, qui rappelons-le a également débuté une carrière de chef d’orchestre depuis 2001, nous subjugue aussi bien dans la Trente -deuxième Sonate et les Six Bagatelles op.126 que dans les deux versions des Trente-Trois Variations Diabelli de Beethoven.