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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert du 10 janvier : Natalia Gutman et Jukka-Pekka Saraste à la salle Pleyel (Paris)

Jukka-Pekka-Saraste scale

natalia-gutman

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Jukka-Pekka Saraste, direction
Orchestre Philharmonique de Radio France
Natalia Gutman, violoncelle
Serge Rachmaninov, Dimitri Chostakovitch, Serge Prokofiev
vendredi 10 janvier 2014
Salle Pleyel-20h

Il y a quelques années, le Musée d’Orsay dédiait une exposition à Arnold Böcklin où figurait plusieurs versions de cet étrange tableau « L’Île des morts ». C’est de cette œuvre découverte à Paris en 1907 sous la forme d’une simple reproduction en noir et blanc, que Serge Rachmaninov s’inspira pour la composition d’un poème symphonique qu’il écrivit en 1909.

C’est sous sa propre direction le 1er mai 1909 qu’eut lieu la première exécution de l’œuvre. Ce poème symphonique aux proportions imposantes -l’œuvre atteint les vingt-minutes- dépeint avec l’aide d’un orchestre très fourni, le lent voyage d’une embarcation sinistre où se dresse un personnage qui tel un spectre, accompagne son propre cercueil vers une île terrifiante où il est appelé à reposer. Le lent mouvement des rames du bateau menant le défunt vers sa dernière demeure est suggéré avec  une force peu commune par un orchestre qui décrit avec un sens visionnaire impressionnant cette inexorable progression vers cette île qui de plus en plus peut se comparer à un mausolée. L’œuvre se termine dans une sorte de brouillard sonore qui nous laisse penser qu’après avoir déposé son macabre passager, la barque peut enfin s’effacer dans le néant et disparaître à jamais. La seconde œuvre de ce concert dirigé par le chef finlandais Jukka-Pekka Saraste nous proposait une œuvre de Dimitri Chostakovitch qui sera créée le 4 octobre 1959 à Léningrad. Il s’agit du Concerto pour violoncelle No1 ;Mstislav Rostropovitch en était l’interprète ,alors que l’Orchestre Philharmonique de Léningrad était dirigé par Evgueni Mravinski. Ce Concerto pour violoncelle, contrairement à de nombreuses œuvres de Dimitri Chostakovitch semble renoncer aux sarcasmes et à l’ironie mordante que pratique souvent le compositeur ; au contraire, ce Concerto semble pencher vers la gravité qui culmine dans le second mouvement Moderato. Cette œuvre d’une rare puissance est contemporaine d’une autre œuvre célèbre : le Quatuor à cordes No8, ainsi qu’un peu plus tard en 1961 de la Symphonie No12 célébrant la Révolution de 1917. La dernière œuvre qui terminait ce programme entièrement voué à la musique russe connut un étrange destin puisque Serge Prokofiev n’assista jamais à la première de son opéra L’Ange de feu basé sur un roman de Valéry Brioussov, qui eut lieu à La Fenice de Venise le 15 septembre 1955, alors que Serge Prokofiev venait de disparaître depuis deux années déjà. Ce n’est qu’en 1928 que le compositeur a l’heureuse idée de reprendre le matériau musical de cet opéra pour en constituer sa Troisième Symphonie. On connaît les personnages qui hantent L’Ange de feu, puisqu’il ne s’agit de rien de moins que Faust et Méphistophélès, ce qui d’une certaine façon conditionne l’aspect sulfureux presque démoniaque, d’une violence extrême du premier mouvement de la Troisième Symphonie indiqué Moderato. Un climat qui va atteindre encore des sommets de violence et de démence orchestrale dans l’ultime mouvement Andante mosso-Allegro agitato. Jukka -Pekka Saraste , à la tête de l’Orchestre Philharmonique de Radio France, domine avec beaucoup d’éloquence et beaucoup d’intuition ce programme russe, soulignant l’aspect visionnaire de L’Île des morts de Rachmaninov, ainsi que la violence fauve, presque paroxysmique de la Troisième Symphonie de Prokofiev. Natalia Gutman qui est une ancienne élève de Mstislav Rostropovitch, tient parfaitement son rang  dans le Concerto No1 de Chostakovitch dont elle exprime avec force le lyrisme profond et authentique.

www.sallepleyel.fr

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