Concert dirigé par Vasily Petrenko, Bartok et Sibelius

Sergej Krylov

Bartok - Sibelius

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Direction : Vasily Petrenko avec l'Orchestre Philharmonique de Radio France
Distribution : Sergej Krylov, violon
vendredi 7 février 2014
20h – Pleyel

Composé en 1937 ce Concerto pour violon de Béla Bartok sera créé le 23 mars 1939 par Zoltan Székely, violon et Wilhelm Mengel berg dirigeant l'Orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam. Moins angoissé que La Musique pour percussions et célesta qui reflète l'inexorable montée des périls en Europe, ce Concerto pour violon No2 de Bartok fait même preuve d'un certain optimisme. Un optimisme qui se matérialise dans l'Allegro molto qui constitue la dernière partie de l'œuvre. Tout comme bon nombre d'œuvres orchestrales de Bartok on retiendra l'importance de la percussion dans la trame orchestrale extrêmement riche de ce Concerto d'une complexité extrême. Pour interpréter ce Concerto No2 de Bartok le violoniste russe Sergej Krylov était ce soir-là Salle Pleyel celui qui allait défendre une œuvre difficile mais au contenu musical immense. Sergej Krylov, refusant de trahir une œuvre d'une complexité abyssale jouait l'œuvre avec bien en vue la partition du Concerto de Bartok, nous en livrant ainsi une image exacte, soutenu par Vasily Petrenko, dirigeant avec la plus grande énergie les musiciens de l'Orchestre Philharmonique de Radio France.

Vasily-Petrenko

Sergej Krylov, rappelé avec enthousiasme par le public à l'issue de Concerto de Bartok donnait deux bis particulièrement spectaculaires consistant pour le premier en une transcription pour violon de la fameuse Toccata et Fugue en ré mineur, et enchaînant avec le périlleux 24e Caprice de Paganini .En seconde partie Vasily Petrenko proposait une Symphonie de Sibelius rarement donnée en France .Il s'agissait de la Première Symphonie du compositeur finlandais qui tout comme sa Deuxième Symphonie exprime avec netteté des aspirations nationalistes car la Finlande subit le joug de l'oppression russe qui l'a purement et simplement annexée depuis 1809.Ce n'est qu'en 1917 à la faveur de la révolution bolchévique qui vient de se déclencher que la Finlande obtiendra son indépendance. Bien que subissant les influences conjuguées de Tchaïkovski, Bruckner et Mahler, cette première Symphonie de Sibelius possède déjà dès le premier mouvement ce ton libre et sauvage, indomptable, que l'on retrouve constamment dans des œuvres comme Kullervo et les Quatre Légendes de Lemminkaïnen. Le Largo qui suit ce premier mouvement est plus confidentiel et mélancolique, cédant bientôt la place à un Scherzo d'une violence inouïe, où les timbales tiennent une place considérable. Avec le Finale (Quasi una Fantasia).Andante-Allegro molto, Sibelius déclenche la tempête, donnant à ce mouvement un aspect ouvertement dramatique, renouvelant ici ses aspirations patriotiques avec une rage et une violence forcenées. Vasily Petrenko semble totalement habité par cette première Symphonie de Sibelius dont il donne à la tête d'un Orchestre Philharmonique de Radio France survolté, une exécution saisissante, égalant sans difficulté bon nombre de chefs finlandais pourtant rompus à ce répertoire.
Michel Jakubowicz

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