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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

CD : Schubert par Maurizio Pollini, piano

Pollini-Schubert

Deutsche Grammophon (Universal)
CD I : 58'13'' CD II : 70'40'' CD III : 71'04''
Notation : etoile-rougeetoile-rougeetoile-rougeetoile-rougeetoile-rouge(5/5)

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La date de 1822 semble pour Schubert, une année faste et particulièrement fructueuse puisque non seulement il compose sa Symphonie No8 «Inachevée »mais aussi cette Wandererfantasie D 760. C'est une époque fastueuse pour Schubert qui a la chance de rencontrer Weber, présent à Vienne pour plusieurs représentations de son opéra le Freischütz qu'il dirige en personne. La Wandererfantasie de Schubert ne sera publiée que l'année suivante en 1823 chez Cappi et Diabelli. L'œuvre de proportions importantes atteint presque les dimensions d'une sonate et nous révèle un aspect assez fréquent chez Schubert : l'errance, le voyage, avec un sens du vagabondage insouciant et joyeux. La deuxième œuvre qui accompagne cette Wandererfantasie est une Sonate de grande envergure : il s'agit en fait de la Sonate D.845 en quatre mouvements, datant de 1825. Année également très féconde puisque Schubert met aussi en chantier son ultime Symphonie No 9 "La Grande".Schubert poursuit dans cette Sonate D.845, son chemin habituel, passant tour à tour de l'introspection à un sentiment presque euphorique. Les Sonates D 958 et D 959 sont déjà marquées par la mort qui s'approche à grands pas de Schubert puisqu'elles datent toutes deux de 1828.

Elles ne sont pas pour autant marquées par un noir pressentiment annonçant la disparition prématurée de Schubert et s'autorisent même une sorte d'optimisme étonnant dans le Menuetto de la D958 et dans le Scherzo de la D 959.Le troisième volet de ce coffret Franz Schubert interprété par Maurizio Pollini contient la dernière Sonate écrite par Schubert. Cette Sonate D 960 date de 1828 et débute par un immense Molto moderato qui dure à lui seul près de vingt minutes. Bien que le Scherzo affiche une relative joie de vivre, l'œuvre laisse tout de même sourdre une certaine inquiétude. Le bref Allegretto D 915 qui suit cette Sonate D 960 affiche une tonalité sombre d'ut mineur, et cède la place à une œuvre extraordinaire : les Trois Klavierstücke D 946 datant eux-aussi de 1828.Schubert dans ces Trois Klavierstücke va très loin dans l'intériorisation et dans le rêve, plus libre d'aller ici où il veut, donnant l'impression d'être libéré des contraintes liées à la structure très architecturée des sonates. Enregistrées par Maurizio Pollini de 1973 à 1985, ces interprétations d'œuvres pour piano de Schubert n'ont rien perdu de leur attrait. Bien que la réputation de Maurizio Pollini soit établie principalement sur ses enregistrements de Debussy, Schumann, Beethoven, il ne fait guère de doute que sa vision très personnelle de ces dernières œuvres pour piano de Schubert s'impose encore pour longtemps dans la mémoire de ceux et celles qui apprécient le style inimitable de ce grand interprète italien.

texte de Michel Jakubowicz.

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