CD : Cyprien Katzaris, piano Live at the Queen Elisabeth

 

international Music Competition
Piano 21
durée du CD : 70’34’’
notation : etoile-orangeetoile-orangeetoile-orangeetoile-orangeetoile-orange(5/5)

LA SUITE APRÈS LA PUB

Ce CD est le parfait témoignage du concours Reine Elisabeth de Belgique auquel participa Cyprien Katsaris en 1972. Sur les 68 candidats provenant de 27 pays, seuls 24 restèrent en lice choisis par un incroyable jury réunissant les plus grands noms du piano. Parmi ceux-ci relevons les noms d’Eugene Istomin, Monique de la Bruchollerie, Annie Fischer, Alexandre Brailowski, Leon Fleisher, et l’immense Emil Guilels.

Bien que ne figurant qu’à la neuvième place, Cyprien Katsaris reçut une formidable ovation de la part d’un public nombreux (2200 personnes) qui tempêta contre un jury qu’il considéra comme injuste. Le concours débutait par le Concerto No3 de Rachmaninov, qui bien que souffrant de la concurrence déloyale du presque trop célèbre Concerto pour Piano No2 que David Lean utilisa comme musique de film pour « Brief Encounter », est une des œuvres pour piano et orchestre les plus abouties de l’auteur de L’Ile des Morts, des Danses Symphoniques et des trois Symphonies. L’interprétation de Cyprien Katsaris parfaitement soutenue par René Defossez (qui exerça les fonctions de directeur musical du Théâtre Royal de la Monnaie à Bruxelles) et l’Orchestre National de Belgique, est d’une grande noblesse, possédant toute la force  nécessitée par une musique évocatrice des grands espaces russes que Rachmaninov exilé par la Révolution russe de 1917, cherche tout au long de son œuvre à recréer avec passion. En deuxième partie, Cyprien Katsaris interprétait une œuvre tourmentée et secrète de Frédéric Chopin : la Polonaise op.44.Dans cette œuvre très introvertie, d’une agitation extrême, Cyprien Katsaris en révélait toutes les nuances, grâce  à un jeu d’une très grande expressivité. Enfin, Cyprien Katsaris terminait son concours par un Concerto contemporain imposé, en la circonstance il s’agissait du Concerto pour Piano et orchestre du compositeur belge Jacques Leduc. Assez brève (égale à celle du Concerto en Sol majeur de Ravel) l’œuvre fait parfois penser que Jacques Leduc n’est peut-être pas indifférent à diverses influences françaises allant de Ravel à Poulenc, et de Roussel à Ibert, ce qui ne l’empêche nullement d’imposer sa propre originalité. Une Originalité et un style que Cyprien Katsaris défend avec une belle énergie et une belle conviction. Bien entendu, tout comme dans le Concerto No3 de Rachmaninov, Cyprien Katsaris dans ce Concerto de Jacques Leduc était subtilement accompagné par René Defossez conduisant avec un panache certain les musiciens de l’Orchestre National de Belgique.

texte de Michel Jakubowicz



Autres articles sur ON-mag ou le Web pouvant vous intéresser