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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert de 11 avril à la salle Pleyel (Paris) : Mahler, Symphonie No2 « Résurrection »sous la direction, Myung-Whun Chung

mahler-Myung Whun-ChungOrchestre Philharmonique de Radio France
Chœur de Radio France
Christina Landshamer, soprano
Marie-Nicole Lemieux, contralto
vendredi 11 avril
20h Salle Pleyel
www.sallepleyel.fr

Commencée en 1888 et achevée en 1893, la Symphonie No2 « Résurrection » de Gustav Mahler sera créée à Berlin le 13 décembre 1895 par le compositeur. Avec cette Deuxième Symphonie qui tient à la fois de la Messe et de l’Oratorio, Gustav Mahler inaugure un genre qui va encore s’amplifier avec la Huitième Symphonie, qui elle aussi fait appel au chœur et à une pléiade de solistes.

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Pourtant le premier mouvement de la Symphonie No2, Allegro maestoso est purement symphonique, sorte de marche lugubre et cauchemardesque, chaotique,  qui au bout de près de vingt-trois minutes ne semble aboutir que dans les ténèbres. L’Andante moderato qui suit cet angoissant premier mouvement semble annoncer une détente, mais hélas cette détente n’était que provisoire car déjà retentissent à nouveau de terribles fracas annonçant de futures tempêtes. Le troisième mouvement provient directement d’un lied du Knaben Wunderhorn « Des Antonius von Padua Fischpredigt » qui fournit à Mahler l’occasion d’imaginer cette figure sainte luttant contre les démons. Il semble qu’ici Mahler s’inspire de peintres tels que Jérôme Bosch ou Mathias Grünewald. « Urlicht » qui constitue le quatrième mouvement de la deuxième Symphonie provient également du Knaben Wunderhorn. Le vaste dernier mouvement qui s’intitule « Dans le tempo du scherzo, comme une violente explosion » débute dans un fracas terrifiant, entrecoupé d’appels de cors en coulisses annonçant à l’univers entier le Jugement dernier. L’immense cohorte des Morts est assaillie de toutes parts, tentant tant bien que mal de se précipiter vers une issue incertaine. Mais de toutes ces masses humaines plongées dans  la stupeur , la terreur et l’affliction ne proviennent que cris et hurlements. Bientôt toute cette troupe hagarde est happée par une sorte de marche stridente, impériale qui les force à s’orienter  à nouveau vers une destination inconnue. Après cet épisode lui aussi totalement symphonique, le chœur émerge du chaos laissant entrevoir les premières lueurs de l’espérance. Espérance qui va peu à peu se transformer en véritable Résurrection et terminer la Symphonie dans un véritable embrasement cosmique, symbolisant l’accession des pauvres âmes errantes à l’éternité. Mahler qui s’était converti à la foi catholique délivre à l’humanité tout entière sa vision de la Résurrection à travers cette gigantesque Symphonie. Mahlérien convaincu, Myung-Whun Chung qui dirige par cœur cette Symphonie à la tête de l’Orchestre Philharmonique et du chœur de Radio France, nous propose une vision très inspirée de ce chef d’œuvre. Dès le premier mouvement il nous impose une image crépusculaire, hallucinée de cette Symphonie. Avec l’immense final Myung-Whun Chung nous dépeint un univers dantesque, tumultueux, qu’il va peu à peu transformer en chemin menant droit aux rives salvatrices de la Résurrection tant espérée.

texte de Michel Jakubowicz



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