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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

CD : Tchaïkovski, Grande Sonate (op.37) par Alexander Paley (piano)

Tchaikovsky-Grande-Sonate-Paley

Grande Sonate op.37, Les Saisons ,12 pièces pour piano op.37b
Aparté (Harmonia Mundi)
CD I : 40’32’’ CD II : 50’24’’
notation : etoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-verte(5/5)

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Avec Tchaïkovski on pense d’abord au génial orchestrateur. Celui des six Symphonies, des trois Ballets (Le Lac des cygnes, La belle au bois dormant, Casse-noisette) et aux quatre Suites pour orchestre. Pourtant dans le domaine du piano, Tchaïkovski nous a légué de nombreux témoignages prouvant que cette discipline ne lui était en rien étrangère.

Par exemple il publie un important recueil pour piano à quatre mains de Cinquante chants populaires russes, lui que l’on accuse fréquemment de copier les compositeurs occidentaux. Tchaïkovski publie également Dix-huit pièces op.72, un Album pour enfants et Six pièces op.19.Mais il est évident que dans le domaine du piano solo la Grande Sonate, op.37 est de loin son œuvre la plus ambitieuse, prenant peut-être pour modèle non seulement la grande figure de Beethoven mais surtout les compositeurs de la première génération du romantisme allemand comme Schumann, Mendelssohn, Weber et Schubert. Ce qui surprend dans cette Sonate ce sont ses imposantes proportions qui laissent peut-être songer que Tchaïkovski pensait davantage à une Symphonie qu’à une Sonate pour piano au moment de la composition de cette œuvre. En effet, le premier mouvement égale en durée le premier mouvement de son ultime Symphonie No 6 dite « Pathétique », par contre rien de tragique ni de survolté dans ce Moderato e risoluto, qui pourtant intègre de manière subtile l’inquiétant thème provenant du Dies irae grégorien. L’Andante qui suit se refuse aussi à tout débordement convulsif qu’affectionne habituellement Tchaïkovski. Le compositeur du Lac des cygnes se contente d’exprimer des sentiments nostalgiques, s’éloignant délibérément de tout dramatisme. Le très court Scherzo qui suit cet Andante est très animé, exécutant des figures rythmiques imprévues alors que le Finale se construit lui aussi sur des rythmes fantasques, débridés, alternant avec des séquences rêveuses, pleines d’imagination, dignes de l’auteur de musique de Ballet qu’est Tchaïkovski. Contemporaines de sa Troisième Symphonie op.24 et de son Ballet Le Lac des cygnes, Les Saisons op.37b sont un recueil de 12 pièces pour piano dont la première « Au coin du feu » (janvier) exprime une sorte de tristesse atténuée mais omniprésente .Grande délicatesse de sentiments pour cette pièce qui nous rappelle que Tchaïkovski reste proche par l’esprit des grands compositeurs romantiques allemands. Sentiment encore renforcé en ce qui concerne la deuxième pièce nommée Carnaval  qui rend encore peut-être hommage à Schumann auteur non seulement d’un Carnaval op.9 mais également d’un Carnaval de Vienne. Dans la neuvième pièce Tchaïkovski évoque avec un brio extraordinaire  des scènes de chasse car ici nous sommes en septembre et les cors résonnent avec force au fond des bois. Tchaïkovski referme ce délicat album avec Noël, une sorte de valse élégante et raffinée, mettant ainsi fin à ces Saisons op.37b. Alexander Paley, le pianiste qui interprète ces deux œuvres de Tchaïkovski possède un important palmarès de Prix et mène une carrière internationale qui lui a permis de jouer sous la direction de chefs prestigieux tels que Myung-Whun Chung, Marin Alsop, Ivan Fischer. Alexander Paley mène aussi une importante carrière aux Etats-Unis, ce qui lui permet de se produire dans un endroit aussi prestigieux que le Carnegie Hall de New-York. Mais de très grands orchestres américains tels que l’Orchestre Symphonique de Chicago, l’Orchestre de San Francisco et  l’Orchestre Philharmonique de Los Angeles l’ont également invité à participer à des concerts. Les Saisons op37b et la Grande Sonate op.37 sont interprétées avec une rare sensibilité par le pianiste Alexander Paley qui aborde ces œuvres en poète inspiré bannissant toute brutalité et toute superficialité, cherchant à mettre en évidence la fantaisie et l’émotion contenues dans ces deux œuvres qui finalement permettent de cerner un aspect presque méconnu de Tchaïkovski : sa musique pour piano.

texte de Michel Jakubowicz

CD disponible sur Amazon

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