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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

CD : Yuja Wang - Rachmaninov et Prokofiev dirigés par Gustavo Dudamel

Yuja-Wang-rachmoninov

Yuja Wang, piano
Gustavo Dudamel, direction
Simon Bolivar Symphony
Orchestra of Venezuela
Rachmaninov Concerto No3
Prokofiev :Concerto No2
Deutsche Grammophon  (Universal)
durée du CD : 71’ 56’’
notation: etoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-verteetoile-verte(5/5)

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Serge Rachmaninov en composant ce Troisième Concerto pour piano relevait un terrible défi: celui d’égaler son précédent Concerto No2  qui avait acquis une célébrité certaine grâce au film «  Brief Encounter » de David Lean, qui judicieusement avait  utilisé l’œuvre comme musique de film.

Dans cette œuvre  Rachmaninov, comme d’habitude, use d’un lyrisme passionné, en particulier dans  le second mouvement intitulé Intermezzo. Adagio. Après ce Concerto No3, Rachmaninov mettra fin à cette série de Concertos pour piano en composant  son ultime Concerto pour piano No4, œuvre parfois difficile et assez austère.  Prokofiev, tout comme Rachmaninov était un redoutable pianiste et si son premier Concerto pour piano, fort bref, surprend déjà par certaines hardiesses d’écriture, son Concerto pour piano No2 forme parfois un curieux mélange de romantisme et de modernité. L’œuvre très développée (pas moins de quatre mouvements) exige de l’interprète qui l’exécute des moyens colossaux  et une symbiose parfaite avec l’orchestre. Il faut également pour interpréter le Troisième concerto de Rachmaninov un tempérament de feu et être capable de maintenir tout au long de l’œuvre une dynamique sans faiblesse. C’est précisément ce dont est capable la jeune pianiste Yuja Wang, qui par son jeu étincelant semble se jouer des difficultés pourtant accumulées à loisir par Rachmaninov. Inutile de préciser que Yuja Wang renouvelle cet exploit dans le Concerto No2 de Prokofiev, qui lui aussi recèle d’innombrables difficultés, laissant  déjà  entrevoir l’extraordinaire Troisième Concerto pour piano qui suivra. Le chef d’orchestre  Gustavo Dudamel au panorama discographique déjà imposant (Bruckner, Mahler, Sibelius, Stenhammar, Tchaïkovski et Strauss) n’a pourtant pas à son actif une interprétation des symphonies de Rachmaninov. Pourtant avec son instinct musical extraordinaire il donne à la partie orchestrale de ce Concerto No3 de Rachmaninov une densité impressionnante. Quant au Deuxième Concerto de Prokofiev, Gustavo Dudamel  sait en exalter l’aspect parfois futuriste allant jusqu’à la violence, grâce à un Simon Bolivar Orchestra of Venezuela très motivé.

texte de Michel Jakubowicz

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