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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

CD : Invitation Au Voyage, Mélodies Françaises

invitation au voyage

Stéphanie D'Oustrac, mezzo-soprano
Pascal Jourdan, piano
Ambronay (distribution Harmonia Mundi )
Durée du CD : 70'59''
notation : etoile-rougeetoile-rougeetoile-rougeetoile-rougeetoile-rouge (5/5)

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Avec L'Invitation au Voyage qui sert de titre à ce CD, nous sommes engagés à nous rendre dans de lointaines contrées où seuls le rêve et la poésie règnent sans partage. Pour débuter ce CD entièrement dévolu à la mélodie française, Stéphanie d'Oustrac inscrit tout naturellement à son programme L'Invitation au Voyage d' Henri Duparc dont on oublie trop souvent qu'il est aussi l'auteur d'un Poème symphonique méconnu : Lénore. Extraordinairement évocatrice, la musique d' Henri Duparc met admirablement en valeur la poésie de Charles Baudelaire, non seulement dans cette Invitation au Voyage mais également dans La Vie Antérieure. Stéphanie d'Oustrac faisant montre d'originalité nous propose après Duparc de découvrir une figure peu connue de la mélodie française : Jacques de La Presle. Sa musique suit une ligne mélodique rappelant plutôt Fauré et reste très éloignée des hardiesses harmoniques de Debussy. La plupart de ces mélodies présentes dans ce CD sont basées sur des poèmes d' Henri de Régnier alors que Dédette datant de 1913 est bâtie sur un texte du Général de la Tour.

C'est au tour de Claude Debussy, l'auteur de Pelléas et Mélisande de figurer dans ce CD avec Cinq mélodies mettant en musique Charles Baudelaire. Claude Debussy déploie dans ces Cinq Poèmes une subtilité prenante, réalisant des choix harmoniques audacieux rendant à la poésie baudelairienne toute son étrangeté, toute sa puissance. Claude Debussy, après ce séjour dans l'univers de Charles Baudelaire, nous entraîne vers un poète dont l'œuvre lui inspire de vénéneuses et sombres mélodies. Il s'agit de Stéphane Mallarmé présent ici avec Soupir, Placet futile et Eventail. Disparue bien trop tôt, emportée par la maladie à l'âge de vingt cinq ans, Lili Boulanger met en musique trois poèmes de Francis Jammes : Si tout ceci n'est qu'un pauvre rêve, Nous nous aimerons tant et Vous m'avez regardé avec toute votre âme. Délicate musique qui bien que parfois marquée par l'ombre de Debussy n'en affirme pas moins une originalité certaine. Stéphanie d'Oustrac décide de conclure ce CD en rendant hommage à un musicien bien oublié aujourd'hui et souvent accusé de futilité à cause de son opérette Ciboulette. Il s'agit du compositeur Reynaldo Hahn dont deux mélodies d'une étrange tristesse figurent ici : La Chère Blessure et A Chloris. Stéphanie d'Oustrac qui interprète ici cet ensemble de mélodies françaises sait s'immerger dans ces univers feutrés, habités par la tristesse et le silence. Elle le fait avec élégance et légèreté, réussissant avec une agilité surprenante à approcher au plus près la sensibilité de chaque compositeur. Pascal Jourdan qui accompagne au piano Stéphanie d'Oustrac prolonge par son jeu subtilement nuancé
le mystère insondable de ces poèmes mis en musique par Debussy, Duparc, Boulanger, Hahn, de La Presle...

texte de Michel Jakubowiz



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