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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Concert du 17 décembre au Théâtre des Champs-Elysées : A Leipzig chez les Bach

Saeah Deborah Nemtanu Sir Roger Norrington

avec Sarah et Deborah Nemtanu, violons
Orchestre de Chambre de Paris
Sir Roger Norrington, direction
W.F Bach, J.S Bach, C.P.E Bach, J.C Bach
www.orchestredechambredeparis.com

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Ce concert qui réunissait Johann Sebastian Bach et ses trois fils les plus doués, permettait d’aborder par le biais de ces derniers un chapitre très particulier constitué par le mouvement pré-romantique  « Sturm und Drang » qui apparaît en Allemagne vers le milieu du XVIIIe siècle.

Les trois fils de Johann Sebastian Bach en sont de brillants représentants comme par exemple Wilhelm Friedemann dont la Symphonie en ré majeur F.64 ouvrait le concert. Composée à Dresde entre 1740 et 1745, cette brève Symphonie qui ne compte encore que trois mouvements (il faudra attendre l’intervention de Joseph Haydn vers 1750/1760 pour inventer le Menuet, imposant ainsi à la symphonie ses quatre mouvements)  est relativement heureuse, enjouée, contrairement à d’autres œuvres d’une coloration beaucoup plus sombre. On pourra apprécier dans cette œuvre de Wilhelm Friedemann Bach son instrumentation assez fournie (deux flûtes, deux hautbois, basson, deux cors et cordes) et l’écriture vive et contrastée des trois mouvements favorisant souvent les cors qui parfois adoptent un rôle presque concertant. C’est à Köthen  entre 1718 et 1722 que Johann Sebastian Bach compose son Concerto pour violon et orchestre No1 en la mineur .Bien que Johann Sebastian Bach subisse ici lui aussi l’influence alors dominante de la musique italienne triomphante en Europe, le style à la fois rigoureux et puissant de Johann Sebastian Bach s’affirme ici dans toute sa plénitude en particulier dans l’Allegro assai final qui exige de la part du soliste une virtuosité sans faille. C’est à Carl Philipp Emmanuel Bach de figurer ici avec sa Symphonie en mi bémol majeur, H.664 (W.183, No2) qui date de 1775-1776 et sera exécutée pour la première fois à Hambourg en 1776.L’instrumentation, semblable à celle de la Symphonie de W.F Bach  réunit donc le même effectif à l’exclusion de toute percussion. Carl Philipp Emmanuel Bach révèle ses capacités visionnaires, introduisant dans ces trois brefs mouvements d’étranges idées mélodiques et permettant aux bois et aux cors d’intervenir de façon spectaculaire. Avec ce Concerto pour violon et orchestre No2 BWV 1042 de Johann Sebastian Bach, nous sommes également en présence d’une œuvre écrite à Köthen entre 1718 et 1722.L’œuvre comprend les trois mouvements habituels et ne fait appel qu’aux cordes seules pour l’effectif orchestral, tout comme dans le Concerto précédent (BWV 1041).Elle combine avec énergie et dynamisme de nombreuses figures mélodiques, accordant au violon soliste une place prépondérante sans toutefois occulter les interventions de l’orchestre. Avec Johann Christian Bach, qui est le dernier fils de Johann Sebastian Bach nous changeons d’époque puisque celui -ci est strictement contemporain de Joseph Haydn né deux ans plus tôt en 1733.Sa Symphonie op.6,No6 à l’inquiétante et tragique tonalité de sol mineur annonce d’une certaine façon les deux futures Symphonies de W.A Mozart(La Symphonie No25 et la Symphonie No40) .Voulant peut-être donner un aspect plus sombre à son orchestration, Johann Christian Bach décide de supprimer les flûtes, conservant les deux cors, le basson , les deux hautbois et les cordes. Elle débute par un Allegro chargé de tourments et d’inquiétude, annonçant de sombres évènements à venir. Bien que moins chargés de sombres pressentiments les deux derniers mouvements ne dissipent guère l’impression d’atmosphère fébrile qui parcourt cette Symphonie. C’est avec le Concerto pour deux violons et orchestre en ré mineur de Johann Sebastian Bach que prenait fin ce concert. L’œuvre date elle aussi de cette période féconde qui se situe entre 1718 et 1722 et a été composée à Köthen. Elle réunit les trois mouvements traditionnels et ne fait appel  qu’aux cordes pour l’effectif orchestral. Une œuvre d’une très grande vitalité qui bien que démunie de tout argument religieux n’en possède pas moins une sorte d’aura spirituelle qui trouve sa conclusion dans l’Allegro final d’une énergie irrésistible. Sarah  et Deborah Nemtanu, les deux solistes de ce concert obtiennent  dans les trois Concertos de Johann Sebastian Bach un succès mérité de la part du public conquis du Théâtre des Champs Elysées, ce qui les incite à accorder généreusement trois bis superbes. Quant à Sir Roger Norrington, imperturbable et serein à la tête de l’Orchestre de Chambre de Paris très en forme, sa direction orchestrale se révèle d’une limpidité et d’une clarté exemplaires, mettant en valeur, avec une précision parfaite,  chaque détail de ces six œuvres passionnantes dues à Johann Sebastian Bach et ses trois fils.

Texte de Michel Jakubowicz



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