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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

CD : Polyphonies Oubliées par l'Ensemble Gilles Binchois

Polyphonies Oubliees ensemble Binchois

Dominique Vellard
Maîtrise de Toulouse
Faux-bourdons XVIe-XIXe
Aparté (Harmonia Mundi)
CD1 : 55’16’’CD 2 : 52’14’’
Notre avis : etoile-bleueetoile-bleueetoile-bleueetoile-bleueetoile-bleue
(5/5)

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Ce double CD réalisé par Dominique Vellard est la résultante d’un travail de quatre ans sur le Faux-bourdon et s’étend sur une vaste période de quatre siècles. C’est avec l’Ave consurgens aurora (versus) provenant d’un manuscrit de l’Office de la Circoncision du Christ de la cathédrale du Puy-en-Velay que débute ce premier CD.

L’écriture polyphonique  de cette première pièce est d’une belle ampleur, Lumen ad revelationem (antienne) & Nunc dimittis(cantique de Siméon) la pièce suivante, est d’une rare puissance évocatrice. Credo in unum Deum qui est la troisième pièce de ce CD, provient de la Bibliothèque de Gand et fait alterner des séquences de chant grégorien avec des segments purement polyphoniques, une pièce vocale d’une très grande intensité. La septième pièce, un Miserere (psaume 50) est écrit pour 4 voix mixtes. L’écriture vocale en est particulièrement soignée, structurée par une polyphonie superbe qui met en valeur le texte chanté. C’est à présent à Claudin de Sermisy de figurer dans ce CD. Ce compositeur né vers 1490 et décédé en 1562 nous a laissé 11 messes à 4 voix, de nombreux motets ainsi que des Leçons de ténèbres. L’œuvre qui le représente ici est un superbe Magnificat à 4 voix  d’une très grande force expressive, semblant baigner dans une lumière venue d’ailleurs. Jean de Bournonville est présent ici avec son Ave regina coelorum (antienne) d’une très belle facture bien que fort bref. Enfin pour terminer en beauté ce premier CD il était logique de faire appel à un de nos plus grands musiciens : Marc-Antoine Charpentier. L’opéra ( David et Jonathas, Médée…) a beaucoup sollicité Marc-Antoine Charpentier qui a aussi énormément œuvré dans le domaine  du sacré. En effet on peut mettre à son actif non seulement de nombreuses messes, motets mais surtout un célèbre Te Deum. Le psaume 126 De Profundis qui le représente ici est vraisemblablement destiné au Requiem du dernier duc de Guise et possède une force expressive évidente. Le CD 2 qui va du XVIIIe au XIXe, débute par un hymne Pange lingua et laisse la place à un Dixit Dominus (psaume 109) exprimant une très grande plénitude. Place aux voix féminines avec cet Ave maris stella, mis en plain- chant musical par un certain Monsieur Derey, chanoine et  maistre de musique de la Sainte Chapelle du roy de la même ville de Dijon. Voici à présent un Kyrie de la Messe des morts qui possède la particularité d’être accompagné par un instrument à vent d’époque : le serpent ! C’est au tour du terrible Dies irae (séquence de la Messe des morts) de retentir ici. Il provient d’une version notée au tout début du XVIIIe siècle. C’est une pièce qui surprend par son aspect douloureux et très prenant. François-Louis Perne figure ici grâce au Kyrie de la messe des solennels mineurs, permettant à ce compositeur bien oublié de sortir de son anonymat. L’Ave verum corpus (séquence) qui lui succède immédiatement, bien que fort bref, est d’une singulière gravité et bénéficie lui aussi d’un accompagnement de serpent. C’est à l’Adoremus in aeternum (Antienne) d’Aloys Kunc de mettre fin à ce CD2 consacré au Faux-bourdon du XVIe au XIXe. Cette pièce d’une grande sérénité, quelquefois nimbée d’un soupçon de tristesse, nous fait prendre congé en douceur de ce répertoire immense que Dominique Vellard et son Ensemble Gilles Binchois, rejoint par la Maîtrise de Toulouse nous ont permis de parcourir.

Texte de Michel Jakubowicz

Disponible en CD et téléchargement sur Amazon

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