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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

CD : Ophélie GAILLARD - Alvorada

Ophelie Gailllard Alvorada

Ophélie GAILLARD, violoncelle
Aparté (Harmonia Mundi)
CD 1 : 58’10’’ CD 2 : 52’41’’
Notation : etoile-rougeetoile-rougeetoile-rougeetoile-rougeetoile-rouge(5/5)

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Alvorada, un nom évocateur de grands espaces en particulier ceux immenses, démesurés de l’Amazonie et qu’Heitor Villa-Lobos a si bien célébrés dans sa musique. Mais il y a cette évocation de l’Argentine grâce à la présence du bandonéon. Instrument qui forcément nous ramène aussi à la dimension littéraire que possède Buenos Aires indissolublement liée à d’incroyables figures littéraires comme celle de Jorge Luis Borges, grand inventeur de mondes imaginaires qui hantent à jamais nos mémoires.

Mais Ophélie Gaillard avant de nous plonger dans cet immense continent qu’est l’Amérique du Sud nous invite d’abord à un détour en Espagne en compagnie de deux Chansons populaires espagnoles de Manuel de Falla (Jota et Nana).Ces deux Chansons populaires espagnoles sont extraites d’un ensemble de Sept Chansons populaires espagnoles composées par Manuel de Falla en 1922.Il existe aussi une version orchestrale réalisée par le compositeur espagnol Ernesto Halffter. L’arrangement proposé ici  de Jota et de Nana est purement instrumental, rassemblant le violoncelle, la guitare et la percussion. Avec Enrique Granados qui disparaît tragiquement durant la Première guerre mondiale, nous sommes toujours au cœur de cette Espagne mystérieuse, insaisissable, celle de cet Intermezzo provenant du recueil pour piano( Goyescas) datant de 1911.Le piano cède ici la place au violoncelle, aux castagnettes et à la guitare soulignant l’aspect passionné de cette pièce. A présent nous quittons l’Espagne pour nous embarquer vers les lointaines contrées d’Amérique du Sud. Le bandonéon nostalgique avec ses accents souvent déchirants nous ramène forcément vers l’Argentine et sa capitale magique, mystérieuse, intemporelle, Buenos Aires comme dans Niablas del riachuelo de Juan Carlos Cobiàn & Enrique Enrico Cadimaco. Mais c’est au Brésil de faire ici sa première apparition avec Alvorada qui donne son nom à cet album. La composition est de Carlos Cachaça & Cartola, chantée par Toquinto. Le chanteur brésilien est accompagné non seulement au violoncelle, la guitare, les percussions mais aussi par le trombone. Les accents plaintifs du bandonéon se font entendre comme jamais dans Agua e Vinho de Egberto Gismonti & Geraldo Carneiro. Le violoncelle et le piano viennent encore renforcer l’impression de tristesse de cette pièce. C’est ensuite à Astor Piazzolla de figurer dans ce premier CD.C’est chose faite avec Escualo aux rythmes heurtés, Oblivion étant d’une essence plus proche de la nostalgie et du souvenir. C’est à nouveau à Astor Piazzolla de nous submerger avec un Grand Tango composé de trois sections (Tempo di Tango, Meno mosso et Piu mosso). Le titre Nostalgias indique clairement l’ambiance recherchée par Juan Carlos Cobiàan & Enrique Domingo Cadimaco. C’est ici la voix prenante de la chanteuse Sambra Rumolino qui interprète cette chanson, accompagnée par le violoncelle et la guitare. C’est  l’Argentine qui ouvre le second CD avec Payadora de Juliàn Plaza, suivi par une sorte de valse Romantica composée par Félix Lipesker, le bandonéon, le violoncelle, la guitare tissent ici un climat presque confiant  repoussant toute tristesse. Avec A Orlando Goni d’Alfredo Gobbi c’est peut-être encore l’atmosphère des faubourgs de Buenos Aires qui se matérialise à nouveau. Le violoncelle, le bandonéon sont associés au violon. C’est à nouveau au Brésil de refaire son apparition avec la voix de Toquinto dans Tarde em itapua, composée par Vinicius de Moraes. Le grand compositeur brésilien Heitor Villa-Lobos n’est pas seulement l’auteur des Bachianas Brasileiras mais possède également à son actif de nombreux quatuors à cordes, des symphonies ainsi que deux Concertos pour violoncelle et orchestre. Une harpe enchanteresse, rejointe par le violoncelle, façonne O canto do ciscne negro du grand compositeur brésilien. C’est avec la célèbre Bachiana Brasileira N° 5 (Cantilena) d’Heitor Villa-Lobos & Ruth Valadares Corréa que nous quittons cet immense Brésil. La voix de Sabine Devieilhe est ici uniquement accompagnée au violoncelle. Soutenu par une percussion très discrète, le violoncelle d’Ophélie Gaillard nous interprète de manière très subtile El cant dels ocells du Maître brésilien. Retour à l’Espagne, celle que nous propose Gaspar Cassado, grand virtuose né à Barcelone en 1897 et décédé en 1966. Créateur d’un nombre impressionnant de Concertos pour violoncelle dus aux plus grands compositeurs du XXe siècle (Martinu, Rodrigo, Malipiero, Bax) .Gaspar Cassado laisse aussi comme compositeur un Concerto pour violoncelle et orchestre ainsi qu’une Rapsodie catalane et un oratorio composé sur deux psaumes de David. La Suite pour violoncelle seul de Gaspar Cassado qu’interprète avec une énergie presque farouche Ophélie Gaillard, est d’une grande âpreté et exige de la part de l’interprète une grande virtuosité alliée à une musicalité irréprochable .Ce sont des qualités qui à l’évidence sont présentes dans le jeu puissant et éloquent d’Ophélie Gaillard.
Si Ophélie Gaillard est l’âme de ce CD peu banal explorant un continent décidément bien mystérieux, il faudrait aussi citer les nombreux chanteurs, chanteuses et autres instrumentistes intervenant dans cet album  dont la présence est tout aussi capitale.

texte de Michel Jakubowicz

Disponible en CD et téléchargement sur Amazon

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