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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

CD : Alle Guerre d’Amore de Gianvincenzo Cresta

alle guerre d-amore

Monteverdi, Mazzocchi, Luzzaschi, Kapsberger
Ensemble l’Amoroso
direction : Guido Balestracci
Digressione music (Distribution : Distrart Music)
notation : etoile-rougeetoile-rougeetoile-rougeetoile-rougeetoile-rouge(5/5)

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Gianvincenzo Cresta, seul compositeur d’aujourd’hui de ce CD, se retrouve confronté à ces musiques italiennes composées jusqu’au milieu du XVIIe siècle et dont ici la figure centrale n’est autre que Claudio Monteverdi, l’inoubliable auteur d’Orfeo  et des Vespro della Beata Virgine.

Ce CD paradoxal, maintenant entre modernité et XVIIe siècle un équilibre improbable, débute donc par une pièce instrumentale de Gianvincenzo Cresta T’Ho cercato d’une gravité certaine, rappelant immanquablement les pièces pour ensemble de violes d’origine française ou anglaise. La seconde pièce n’est autre qu’un Madrigal écrit par Luzzasco  Luzzaschi (Cor moi deh non languire) datant de 1601.L’œuvre destinée à être interprétée par trois sopranos et un ensemble instrumental surprend par son style délibérément plaintif et douloureux. Sigismondo d’India , auteur d’importants recueils de livres de madrigaux, est présent ici avec un Madrigal belliqueux (Alla guerra , alla guerra d’amore) accompagné aux violes et à la percussion. Tarquinio Merula auteur de nombreuses pièces vocales et instrumentales, nous invite à le suivre dans un Madrigal léger et entraînant (Su la cetra  amorosa) composé  à Venise en 1633.Retour à notre monde du XXIe siècle avec une pièce pour violes de Gianvincenzo Cresta(Come sigillo) .C’est à présent au plus grand compositeur vénitien du XVIIe siècle d’entrer en scène. Il s’agit bien entendu de Claudio Monteverdi, l’inoubliable auteur de nombreux opéras tels que L’Incoronazione di Poppea, l’Orfeo et Il Ritorno d’Ulisse in Patria. Il s’agit ici d’un Madrigal (Ohimé d’ové il moi ben, Romanesca a 2) provenant du septième livre de madrigaux. L’œuvre très caractéristique du style patiemment élaboré par Monteverdi est empreinte de gravité et de noblesse. Bien que né en Allemagne, G. Girolamo Kapsberger terminera son existence à Rome en 1651.Il nous offre ici un témoignage éloquent de sa faculté à inventer de superbes pièces instrumentales comme cette  Toccata II Arpeggiata, dans une transcription réalisée par G.Balestracci. C’est encore une fois à Sigismondo d’India de figurer dans ce CD. Ici le Madrigal Crud’ Amarilli, provient de son Premier Livre de Madrigaux et a été composé à Milan en 1606.L’œuvre relate de cruels revers sentimentaux et la soprano est accompagnée par un ensemble à base de violes renforçant  davantage l’aspect douloureux de ce Madrigal. Jacques J. Arcadelt
appartient encore au XVIe siècle puisqu’il naît à Namur en 1507 pour finalement s’éteindre à Venise en 1568.Il nous laisse ici un Madrigal (Il bianco e  dolce cigno) provenant de son Premier Livre de Madrigaux. L’œuvre datant de 1539 a été composée à Venise, cette cité extraordinaire propre à séduire un compositeur natif des Flandres ! Une fois de plus le XXIe siècle fait sa réapparition avec une très longue pièce  de Gianvincenzo Cresta( Ai suoi occhi) mêlant voix et instruments. L’œuvre  d’une assez prenante austérité, séduit par son aspect mystérieux d’une grande intensité expressive.
Au total une très belle réalisation de l’Ensemble l’Amoroso dirigé avec beaucoup de finesse par Guido Balestracci. Christophe Desjardins, alto, Caroline Pelon, Raphaële Kennedy, sopranos, apportant leur précieux soutien  à cette évocation d’une Italie rêvée.

texte de Michel Jakubowicz

Disponible en CD et téléchargement sur Amazon

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