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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

CD : Borodin Quartet – Dimitri Shostakovich

Borodin Quartet Shostakovich

DIMITRI CHOSTAKOVITCH : Quatuors à cordes No1, No8, No14
QUATUOR BORODINE
Decca (Universal)
Durée du CD : 75’55’’
notation : etoile-bleueetoile-bleueetoile-bleueetoile-bleueetoile-bleue(5/5)

LA SUITE APRÈS LA PUB

Contrairement à sa première Symphonie (1925) qui est l’œuvre d’un jeune homme âgé de dix-neuf ans, le premier quatuor à cordes de Chostakovitch date de 1938 et suit d’une seule année sa Symphonie No4 si porteuse d’angoisse et de terreur.

On chercherait en vain dans le premier mouvement du Quatuor No1 op.49(Moderato) un écho des vertiges et des hantises de la Symphonie No4 .Ce premier mouvement laisse la place à un second mouvement  également indiqué Moderato, le ton est inhabituellement détendu, prolongeant l’atmosphère relativement sereine du premier mouvement. L’Allegro molto fort bref qui tient lieu de troisième mouvement conserve lui aussi ce même caractère de sérénité. Avec l’Allegro conclusif, Dimitri Chostakovitch adopte un ton presque débridé, joyeux, balayant toute inquiétude. C’est avec un douloureux Largo que débute le quatuor No8 op.110 de Chostakovitch, le quatuor le plus emblématique du compositeur. L’Allegro molto qui suit possède une force dramatique certaine. Le troisième mouvement (Allegretto) permet à Chostakovitch de citer quelques œuvres du passé et manie avec discrétion une certaine forme d’ironie. Retour au dramatique avec le Largo suivant au ton particulièrement sombre. Le cinquième et dernier mouvement (également un Largo) reprend à son compte les angoisses et les noirceurs du précédent Largo. Le quatuor No14 op.142 qui constitue la dernière contribution de Chostakovitch dans ce domaine, avant l’ultime et ténébreux quatuor No15 op.144, débute avec un Allegretto aux rythmes violents. Il laisse ensuite place à un imposant Adagio d’une très grande intensité émotionnelle. Ce quatuor No14 prend fin avec un Allegretto presque frénétique qui va se conclure par un Adagio à la foi douloureux  et énigmatique. Le Quatuor Borodine choisit de terminer ce CD consacré à Chostakovitch par Deux Pièces pour quatuor à cordes op.36a. La première de ces Pièces : Elégie est passionnée et lyrique alors que la seconde Pièce n’est autre que la fameuse Polka tirée du Ballet l’Age d’Or et qui est exécutée ici dans sa version pour quatuor à cordes. La version de ces trois quatuors de Chostakovitch proposée par le Quatuor Borodine frappe par sa rigueur, son intensité et sa chaleur. La formation présente du Quatuor Borodine (fondé en 1946) possède encore deux musiciens de l’ancienne équipe avec Ruben Aharonian (1er violon depuis 1997) qui remplaça Mikaïl Kopelman (1976-1996) ainsi que Igor Naidin(alto depuis 1996)qui succéda à Dmitri Chebaline (1946-1996 !).Vladimir Balshin( violoncelle) remplace désormais le vétéran Valentin Berlinski qui tint ce poste durant de nombreuses décennies. Au poste de second violon c’est Sergei Lomovsky qui prend la succession d’ Andreï Abramenkov qui occupait cette fonction depuis 1974 ! Débuts prometteurs pour cette nouvelle intégrale du Quatuor Borodine qui en signa une exceptionnelle il y a une vingtaine d’années pour EMI.

Texte deMichel Jakubowicz



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