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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Jean-Bernard Pommier en concert le 15 et le 19 juin à la Salle Gaveau (Paris)

JB-POMMIER-2

JEAN-BERNARD POMMIER (piano)
BEETHOVEN : Les Sonates pour piano
Concert du lundi 15 juin 2015
Concert du 19 juin 2015
Salle Gaveau 20h30
www.sallegaveau.com

LA SUITE APRÈS LA PUB

Ce lundi 15 juin 2015, Salle Gaveau, Jean-Bernard Pommier entamait son avant-dernier concert consacré à l’intégrale des Sonates pour piano de Beethoven par la Sonate No16 en sol majeur, op.31/1. Cette Sonate No16 op.31/1 est contemporaine de la Symphonie No2 (1802) et s’ouvre par un vigoureux Allegro vivace qui affiche un optimisme non déguisé.

L’Adagio grazioso qui le suit très volubile, imaginatif n’incline guère à la mélancolie. Le Rondo qui termine cette Sonate reste dans ce même climat à la fois aérien et léger. Changement total d’atmosphère avec la Sonate No14 « Clair de Lune »composée en 1801.Dès l’Adagio sostenuto initial, Beethoven, installe une ambiance étrange, spectrale et diffuse, nous transportant dans un monde de rêve éclairé parcimonieusement par un rayon de Lune blafard. L’Allegretto très bref qui suit met fin à ce monde diffus et diaphane. Quant au Presto agitato qui conclut la Sonate No14 « Clair de Lune », par sa vivacité, son élan, il chasse définitivement les volutes rêveuses qui hantaient l’étrange premier mouvement (Adagio sostenuto).Avec la Sonate No6 op.10/2 qui date de 1798 c’est à un Beethoven déjà offensif, non soumis à l’influence de Joseph Haydn  que nous sommes confrontés. La Sonate débute par un Allegro impétueux, bousculant tout sur son passage. Pas d’Andante ni d’Adagio pour succéder  à cet Allegro, Beethoven le fait suivre d’un Allegretto presque aussi dynamique. Le Presto est ahurissant de virtuosité bondissante et tournoyante comme si l’imaginaire de Beethoven prenait le dessus, s’autorisant toutes les audaces et toutes les facéties. Jean-Bernard Pommier concluait cet avant-dernier concert de son intégrale des Sonates pour piano de Beethoven par la Sonate No31 op.110 datant de 1821.C’est à cette époque  que Beethoven termine ses derniers chefs-d’œuvre (sa Neuvième Symphonie, la Missa Solemnis et les derniers Quatuors).Bien entendu la Sonate No31 op.110 est imprégnée elle aussi de la présence de ces œuvres grandioses dans lesquelles Beethoven semble rassembler ses ultimes forces créatrices dans un élan suprême. Cette Sonate No31 débute par un Moderato cantabile très  généreux, inventif et chargé d’émotion. Il sera suivi par un Allegro molto véritablement foudroyant  qui laisse place à un Adagio auquel va s’enchaîner une Fugue majestueuse qui achève cette Sonate dans un climat grandiose, imposant. Pour son dernier concert consacré à son intégrale des Sonates de Beethoven, Jean-Bernard Pommier ce soir du 19 juin 2015 débutait par la Sonate No9 op.14/1 composée en 1799 et contemporaine de ses premiers Quatuors à cordes et de sa Symphonie No1.Un Allegro brillant et nerveux s’impose par sa prestance, son éloquence. Un Allegretto assez bref lui succède, s’effaçant bientôt pour laisser s’imposer un Rondo léger, irrésistible déployant ses rythmes véloces.  La Sonate No4 op.7, contemporaine du Premier Concerto pour piano Beethoven déjà affranchi du style haydnien débute par un Allegro nerveux et plein d’invention. Le Largo qui suit est d’une nature rêveuse et va faire place à un Allegro joyeux d’une grande vivacité. C’est avec un Rondo enivrant et espiègle que prend fin cette Sonate No4 très riche en surprises de toutes sortes .C’est avec une Sonate de la Troisième manière de Beethoven que Jean-Bernard Pommier poursuit son intégrale Beethoven. Il s’agit de la Sonate No22 op.54 datant de 1804, composée seulement une année plus tard que la révolutionnaire Symphonie No3 « Héroïque ».Cette Sonate ne comporte que deux mouvements, dont le premier intitulé In tempo d’un Menuetto surprend par son aspect presque fantasque et libre. Le dernier mouvement (un Allegretto) est tout aussi déroutant et surprenant, multipliant d’étonnantes surprises tant rythmiques que mélodiques. L’ultime Sonate No32 op.111 est composée en 1822 mettant ainsi un point final à cet extraordinaire ensemble de Sonates dont la composition de la première débute en 1795.La Sonate No32 s’ouvre par un Maestoso(Allegro con brio e appassionato) impressionnant et sombre qui prend parfois des allures martiales .Le deuxième et dernier mouvement est un immense Arietta (Adagio molto semplice e cantabile) qui débute dans le recueillement et l’introspection va peu à peu se frayer un chemin vers la lumière dans un irrésistible mouvement ascensionnel. Jean-Bernard Pommier nous livrait dans ces deux derniers concerts sa vision exemplaire, lumineuse et puissante de ces Sonates de Beethoven.
Un incroyable parcours commencé le 2 mars 2015 Salle Gaveau par un pianiste aux moyens impressionnants qui par le passé a déjà effectué au moins trois précédentes intégrales des Sonates de Beethoven au concert et qui en outre a également réalisé une excellente intégrale de ces Sonates de Beethoven pour Erato/Warner.

Texte de Michel Jakubowicz



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