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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

CD : Boris Tishchenko – Sonates pour Piano

Boris Tischenko Sonotes pour piano

Sonate pour piano No7, avec cloches & Sonate pour piano No8
Nicolas Stavy, piano
Jean-claude Gengembre, cloches
BIS
Durée du CD : 70’50’’
Notation : etoile verteetoile verteetoile verteetoile verteetoile verte(5/5)

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Elève de Dimitri Chostakovitch, Boris Tishchenko (1939-2010) laisse une œuvre  importante abordant de nombreux genres y compris le domaine symphonique à l’instar de son maître. Le présent CD nous révèle un domaine dans lequel Tishchenko se montre très  prolixe : celui de la Sonate pour piano.

En effet Tishchenko ne compose pas moins de onze Sonates qui vont constituer une part non négligeable de sa production. Elles vont débuter par l’opus 3(Ière Sonate) jusqu’à la dernière (No11 opus 151) cette dernière constituant étrangement le dernier témoignage de composition achevée du compositeur. C’est par une sorte de glas funèbre émis par les cloches que débute le premier mouvement de la Sonate No7 op.85 (1982) de Boris Tishchenko. Durant ces douze minutes qui constituent ce premier mouvement, Tishchenko installe un climat presque glacial, martelant des sortes de rythmes au caractère presque inquiétant. Mais mettant rapidement fin à ces rythmes quelques peu glaçants,  Tishchenko réintroduit le son soudainement éclairci des cloches, rendant encore plus complexe son écriture pour le piano dérivant parfois vers l’atonalité. C’est à nouveau par une volée de cloches au son chargé de funestes présages que se termine le premier mouvement de cette Sonate pour piano No7.Un gigantesque second mouvement baptisé Lento, succède à ce stupéfiant premier mouvement. Tishchenko se révèle moins implacable que dans son précédent mouvement mais fait prévaloir un climat inclinant vers l’austérité et l’introspection. Il semble que dans cet Andante, Tishchenko se refuse à tout effet d’écriture tendant à la superficialité et au démonstratif. C’est seulement au dernier tiers de cet Andante que Tishchenko réintroduit à nouveau les cloches qui acquièrent une sorte de sonorité aérienne, lointaine, comme située bien au-delà des limites terrestres. L’Allegro qui constitue le dernier mouvement de cette Sonate No7 de Tishchenko semble débuter dans une sorte de nonchalance qui va rapidement faire place à une sorte de frénésie presque joyeuse, qui sans cesse va osciller entre rêve et réalité. C’est par l’introduction d’une sorte de carillon accompagnant les dernières notes de cet allegro final que se termine cette Sonate No7, décidément bien surprenante. C’est avec un bref Allegro energico que Tishchenko débute sa Sonate No8 op.99 datant de 1986.Un Allegro energico aux rythmes quelques peu syncopés qui bientôt va s’effacer pour laisser s’immiscer un Andantino qui lui aussi use de rythmes facétieux et capricieux. Cet Andantino va s’achever dans une sorte de grisaille faite de légèreté, s’enfonçant dans une sorte de brume diffuse. Climat bien différent avec l’Allegro molto qui sert de final. L’écriture de Tishenchko change radicalement semblant rendre hommage  à son maître Chostakovitch par l’adjonction de thèmes ironiques, moqueurs allant parfois jusqu’au grinçant, semblant durant un bref instant évoquer quelques lointains souvenirs provenant de la Quatrième Symphonie de Chostakovitch …
Fulgurante interprétation du pianiste Nicolas Stavy dont on remarque qu’il a bénéficié durant sa formation, de l’appui de trois grands maîtres du piano : Dominique Merlet, György Sebök et Alfred Brendel. Ne pas oublier l’obsédante présence des cloches dans la Sonate No7 de Tishchenko. Ce rôle essentiel est tenu par Jean-Claude Gengembre à nouveau présent dans l’Orchestre Philharmonique de Radio France depuis septembre 2013.Un CD qui rend un bel hommage à un compositeur russe élève de Chostakovitch qui reste à redécouvrir.

Texte de Michel Jakubowicz

CD disponible sur Amazon

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