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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

CD : Les Musiciens et La Grande Guerre XII – Pensées Intimes

Pensees Intimes

Guillaume Sutre, violon
Steven Vanhauwaert, piano

LA SUITE APRÈS LA PUB

Hans Pfitzner : Sonate pour violon et piano op.27(1918)
F.S Kelly : Sonate « Gallipoli » pour violon et piano(1915)
Georges Antoine : Sonate op.3 pour violon et piano (1912)
Lili Boulanger : Nocturne (1911)

Editions Hortus
Durée du CD : 73’58’’
Notation : etoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile orangeetoile orange(5/5)

Hans Pfitzner dont la musique revendique l’héritage de Beethoven, Schumann et Wagner mérite mieux peut-être que le relatif oubli dont il fait l’objet aujourd’hui.

Une image certainement brouillée à cause de ses liens avec le Troisième Reich dont il soutint avec conviction l’idéologie. Ses œuvres   comprennent cinq opéras dont « Palestrina », deux symphonies, des Quatuors à cordes et surtout l’œuvre qui assura sa célébrité : « Von deutsche Seele »…La Sonate op.27 de Pfitzner datant de 1918 qui débute ce CD comporte trois mouvements dont le premier (Agité, avec sentiment) révèle un compositeur tourmenté,  proche par sa fébrilité de l’esprit de Schumann. Le deuxième mouvement (Très ample et expressif) installe un climat rêveur ignorant le tumulte du premier mouvement. Le dernier mouvement (Extrêmement dynamique et enflammé) prolonge l’agitation du premier mouvement, revenant à un lyrisme toujours proche de Schumann. Disparu lors de la bataille
de la Somme le 13 novembre 1916,le compositeur australien Frederick Septimus Kelly nous laisse ici une Sonate pour violon et piano dont le nom « Gallipoli » fait une allusion directe à
de terribles combats .Curieusement malgré son titre, l’Allegro non troppo qui débute cette Sonate est exempt de toute évocation de ces  combats meurtriers et l’Adagio con moto qui le suit, très mélodique et chantant  ne semble pas non plus concerné par cette bataille inouïe et  
violente.Quant au finale (Ground-Allegro non troppo) très enlevé et presque optimiste, il reflète la pensée d’un compositeur qui ne semble pas soumis au stress occasionné par la proximité des combats. Malgré sa brève existence (1892-1918), le compositeur Belge Georges Antoine nous laisse avec cette Sonate op.3 pour violon et piano (1912) un témoignage éloquent de son talent. Sa Sonate débute par un premier mouvement « Modéré » au climat fait d’exaltation et de passion proche par l’esprit de César Franck et d’Ernest Chausson. Le deuxième mouvement intitulé « Assez lent » semble baigner dans une atmosphère nocturne alors que le dernier mouvement « Résolu et animé » s’emplit de lumière, fuyant délibérément toute tristesse. Dernière œuvre inscrite sur ce CD : le Nocturne pour violon et piano(1911) d’une jeune et talentueuse compositrice disparue bien trop tôt elle aussi : Lili Boulanger.
Malgré sa brièveté, ce Nocturne de Lili Boulanger bien que rendant hommage à Claude Debussy et à son Prélude à l’après-midi d’un faune, laisse deviner l’éclosion d’un grand talent qui s’exprimera totalement dans des œuvres comme son Pie Jesu et ses Quatre pièces pour chœur et orchestre. C’est à Guillaume Sutre, violon et Steven  Vanhauwaert, piano que nous devons cet enregistrement qui constitue le volume XII de cette série consacrée aux Musiciens et la Grande Guerre. Leur interprétation d’une grande fraîcheur et d’une intensité prenante rend ainsi hommage à trois compositeurs et une compositrice qui méritent amplement de sortir de l’ombre dans laquelle ils  sont trop souvent injustement confinés.

Texte de Michel Jakubowicz

LA SUITE APRÈS LA PUB

CD disponible en ligne



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