M.I.A à la frontière avec migrants, boat-people et aventuriers dans son clip "Borders"
Avec des paroles qui scandent « whatsupwiththat ?» (c'est quoi ce b****l ?) M.I.A, n'y va pas de main morte avec la politique migratoire européenne.
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Pour son clip « Borders », la chanteuse et musicienne londonienne fait figurer de nombreux boat-people, certains figés comme des statues, la couverture de survie sur le dos à leur arrivée sur les côtes. La mise en scène ne laisse pas indifférent. Elle n'a pas non plus hésité à se faire filmer en haut d'une barrière de barbelés multiple qui n'est pas sans évoquer celle de l'enclave espagnole de Melilla au Maroc dont la photo prise par José Palazon avait fait le tour du monde en 2014 (voir aussi l'article On Mag sur l'expo "Moving Beyond Borders" qui contient un tirage de cette image).
Mais le clip ne se cantonne pas à la dénonciation de l'Europe pour son mauvais traitement de la situation migratoire. M.I.A a aussi subtilement détourné un mayot du PSG ainsi que son sponsor « Fly Emirates », la compagnie aérienne des Emirats Arabes Unis, qui apparaît dans le clip comme « Fly Pirates ». La manche du maillot fait, elle, apparaître un logo qui pourrait être celui de la Banque Nationale du Qatar. Ce pays, organisateur de la coupe du monde de football, est en effet très critiqué pour son traitement des travailleurs migrants qui constituent la grande majorité de la main d’œuvre dans les pays du Golfe.
MIA a déclaré dédier cette chanson à son oncle, qui était lui-même l'un des premiers réfugiés tamouls au Royaume Uni dans les années 1960. Quinze ans plus tard, la toute jeune enfant Mathangi « Maya » Arulpragasamet et sa famille fuyaient eux aussi le conflit sri-lankais après y avoir perdu plusieurs proches. Devenue M.I.A, Maya Arulpragasamet a toujours fait transparaître dans son œuvre la cause tamoule et des thèmes politiques et sociaux tels que la situation des migrants. Le texte de « Borders » n'est en effet pas sans rappeler la ligne « If you catch me at the border I got visas in my name » (si tu m’attrapes à la frontière, j'ai mon visa) de son hit Paper Planes (Kala, 2007) devenu la chanson phare du film Slumdog Millionnaire.
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