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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Haydn et Mozart par Sir Roger Norrington : concert du samedi 16 janvier 2016 à l'Auditorium de Radio France

Sir Roger Norrington Conert maison radio

Sir Roger Norrington, direction
Orchestre Philarmonique de Radio France
Momo Kodama, piano
Joseph Haydn, Symphonie No103
Wolfgang Amadeus Mozart, Concerto pour piano et orchestre No23
Franz Schubert, Symphonie No5
samedi 16 janvier 2016 20h à l’Auditorium de la Maison de la Radio

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Un concert parcourant les sommets du classicisme (Haydn, Mozart) jusqu’au premiers frémissements du romantisme(Schubert), tel pouvait se définir ce concert donné par le chef d’orchestre Sir Roger Norrington dirigeant, cette soirée, les musiciens de l’Orchestre Philharmonique de Radio France. C’était donc avec l’avant-dernière Symphonie de Haydn (la No103 dite « Roulement de timbales ») qui figure dans les douze Symphonies dites « londoniennes » que débutait ce concert. Très richement orchestrée, annonçant pratiquement l’effectif que Beethoven utilisera dans ses futures Symphonies, la Symphonie No103 de Haydn débute par un premier mouvement qui surprend par sa gravité, ménageant des effets dramatiques très novateurs. L’Andante n’est pas d’une veine aussi dramatique bien que laissant brièvement réapparaître l’inquiétant thème qui parcourait le premier mouvement. Avec le Menuetto suivant, la bonne humeur habituelle de Haydn refait  surface et va céder la place à un Allegro con spirito semblant prendre délibérément le contre-pied de l’atmosphère quasi-dramatique présente dans le premier mouvement. La seconde œuvre de ce concert n’était autre que le plus célèbre des vingt-sept Concertos pour piano et orchestre composés par Mozart au cours de sa trop brève existence : le Concerto pour piano et orchestre No23 K.488. L’œuvre qui sera créée à Vienne en 1786 par Mozart lui-même , débute par un Allegro qui mêle différents éléments mélodiques oscillant entre une gaieté  simulée et de fréquents détours vers ce qu’il faut bien appeler une sorte d’inquiétude voilée mais bien présente. L’Adagio qui suit ne fait que confirmer ce qui était énoncé dans le précédent mouvement : une tristesse difficilement dissimulée innerve totalement ce second mouvement. Il faudra attendre le troisième mouvement, un Allegro assai pour retrouver un Mozart étincelant et étourdissant, semblant repousser les hantises des deux premiers mouvements dans un tourbillon trépidant et léger. La dernière œuvre de ce concert est celle d’un jeune homme de dix-neuf ans : Franz Schubert qui n’entendra jamais cette Symphonie au concert puisque la première exécution de cette œuvre n’aura lieu qu’en 1841.Alors que sa Symphonie No4 dite « Tragique » regardait du côté de Beethoven, la Symphonie No5 semble plutôt tournée vers Mozart, en particulier la Symphonie No40 en sol mineur .Le premier mouvement(Allegro) ressemble à une sorte de féérie, inspirée directement d’un conte fantastique. Le deuxième mouvement un Andante con moto accentue davantage le sentiment d’être dans un univers enchanté  proche du merveilleux très semblable à l’univers du lied tel que le concevait Schubert. Le Menuetto qui fait office de troisième mouvement reste encore proche du modèle de Haydn tout en affirmant déjà la personnalité du compositeur. L’Allegro vivace qui termine cette Cinquième Symphonie est plutôt d’un caractère joyeux, presque insouciant comme si le jeune Schubert avant de s’aventurer dans de plus sombres régions, se ménageait encore des zones de franche gaieté. Saluons l’excellente performance de la pianiste japonaise Momo Kodama qui donnait du Concerto No23 K.488 de Mozart une image sonore parée de toutes les grâces. Quant à Sir Roger Norrington qui dirigeait avec sa fougue habituelle l’Orchestre Philharmonique de Radio France, il apportait aux trois grands compositeurs Haydn, Mozart et Schubert toute son énergie et toute sa finesse, soulignant avec une intuition étonnante chaque détail de ces œuvres.

Texte de Michel Jakubowicz



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