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  • Michel Jakubowicz
  • Musique

Ravel et Dvorak par Jean-Yves Thibaudet et Mikko Franck (concert du 26/02 à Radio France)

Jean Yves Thibaudet

Orchestre Philharmonique de Radio France
Mikko Franck, direction
Jean-Yves Thibaudet, piano

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Au programme :
Maurice Ravel - Concerto pour piano et orchestre en sol majeur
Antonin Dvorak - Symphonie No9 en mi mineur « du Nouveau Monde » opus 95

maisondelaradio.fr

C’est avec la grande pianiste Marguerite Long, accompagnée par l’Orchestre des Concerts Lamoureux dirigé par Maurice Ravel que sera créé le 14 janvier 1932 à la Salle Pleyel, ce Concerto en sol du maître de Montfort-l’Amaury. Une œuvre singulière dans laquelle se mêlent les influences les plus diverses puisque s’invitent dans ce Concerto aussi bien Mozart, Schoenberg, Saint-Saëns que le jazz.

Le premier mouvement de ce Concerto en sol est en fait un subtil mélange réunissant des éléments aussi opposés que le folklore basque (Maurice Ravel est natif de cette région) et les rythmes syncopés du jazz, une musique qui provient en droite ligne des Etats-Unis. Surprenant début de l’Adagio assai qui constitue le second mouvement de ce Concerto. En effet c’est le piano seul qui s’impose, entamant ensuite avec la petite harmonie un dialogue saisissant dominé par une intervention magique du cor anglais. Malgré sa brièveté, l’étonnant Presto qui met fin à ce Concerto en sol est d’une agitation extrême, tantôt affichant une gaité débridée, tournoyante, tantôt envahi de souvenirs vaguement drapés de noirceur. Bien qu’utilisant dans sa structure des thèmes empruntés au folklore des Indiens d’Amérique, la Symphonie No9 dite « du Nouveau Monde » est aussi l’œuvre dans laquelle Dvorak exilé pour trois ans à New York à partir de 1892 exprime une terrible nostalgie qui va apparaître dans le Largo avec un solo déchirant écrit pour le cor anglais. Le premier mouvement, un Adagio immédiatement suivi d’un puissant et  irrésistible Allegro molto possède une force redoutable, irrésistible et va nous mener à ce fameux Largo dans lequel le compositeur, saisi par l’abandon de sa lointaine patrie tchèque, va laisser éclater sa profonde nostalgie. Le troisième mouvement (Scherzo) semble marqué par l’influence évidente du folklore Indien, manifesté ici par des danses à la fois rituelles et sauvages. Le dernier mouvement de cette Symphonie, un Allegro con fuocco laisse apparaître une joie presque sauvage, incantatoire et va se conclure dans l’apaisement malgré des alternances de fureur et de violence indomptable. Cette œuvre qui a  scellé à jamais la célébrité de son auteur sera créée le 15 décembre 1893 dans la mythique Salle du Carnegie Hall par l’Orchestre Philharmonique de New York dirigé par Anton Seidl qui fut le chef permanent de ce prestigieux orchestre de 1892 à 1898.Ce vendredi 26 février 2016, c’était au pianiste Jean-Yves Thibaudet d’assumer son rôle de soliste dans le Concerto de Ravel. Spécialiste du répertoire de la musique française pour piano et de celui du romantisme, Jean-Yves Thibaudet impose sa vision très personnelle de l’insaisissable univers ravélien que transmet cet extraordinaire Concerto de Ravel.

Mikko Franck qui dirigeait ce jour-là les musiciens de l’Orchestre Philharmonique de Radio France apportait à Jean-Yves Thibaudet un soutien d’une rare efficacité. Quant à la prestation de Mikko Franck face au chef-d’œuvre de Dvorak, elle s’avérait très inspirée, soulignant avec beaucoup d’émotion la poignante nostalgie qui s’affirme sans détours dans le Largo.

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Texte de Michel Jakubowicz



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