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Actus Blu-Ray/DVD « Le Bruit et la fureur » : Faulkner sans Faulkner…

DVD Le Bruit et la fureur

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)

Synopsis

Les Compson ont été l'une de ces riches familles du Sud des États-Unis, puissants et orgueilleux. Mais aujourd'hui, ils sont ruinés et se déchirent. Avec la misère, leur univers familial s'est désintégré, frappé par l'alcoolisme, la décadence, l'abjection. La jeune Caddy Compson rêve de s'enfuir…

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  • Titre original : The Sound and the Fury
  • Support : DVD
  • Genre : drame
  • Année : 1959
  • Réalisateur : Martin Ritt
  • Casting : Yul Brynner, Joanne Woodward, Margaret Leighton, Stuart Whitman, Ethel Waters, Jack Warden
  • Durée : 1 h 50 mn 44
  • Format vidéo : 16/9
  • Format ciné : 2,35/1 (CinémaScope)
  • Sous-titrage : français
  • Pistes sonores : Dolby Digital 2.0 anglais
  • Bonus : William Faulkner par Frédérique Spill, maitre de conférence en littérature américaine (38 mn 37) - bande annonce (2 mn 50)
  • Éditeur : Rimini Éditions

Commentaire artistique

William Faulkner publie son quatrième roman en 1929, The Sound and The Fury, dont le titre est une citation de Macbeth. C’est un ouvrage compliqué, fondé sur le « courant de conscience » cherchant à traduire un point de vue par son processus de pensée ; le roman se déroule sur quatre journées de 1928, organisé comme un enchevêtrement de flashbacks et de digressions dans un récit non linéaire. Ce choix rendait son adaptation difficile, pour ne pas dire impossible ! Pourtant Irving Ravetch et Harriet Frank Jr. ont tenté d’adapter ce texte touffu en cherchant à le clarifier avec pour résultat le fossé séparant le propos faulknérien et le récit sur l’écran. La transposition escamote tout l’art du monologue intérieur, change les caractères, schématise la narration, transpose l’histoire dans les années 50, invente des personnages et supprime des pans entiers du roman. Une adaptation littéraire au cinéma est toujours une recréation de l’œuvre écrite (certains parlerons de « trahison »); c’est d’autant plus sensible dans le cas des romans si particuliers de William Faulkner. Cette difficulté n’avait pas rebuté Martin Ritt qui avait d’ailleurs fait ses preuves en réalisant l’année précédente l’excellent Les Feux de l’été, basé sur des nouvelles du romancier adaptées par les mêmes scénaristes. C’est d’ailleurs un peu la même atmosphère sudiste sur fond de drame familial et psychologique qui anime Le Bruit et la fureur. Jouant sur la spécificité du CinémaScope, qui octroie son ampleur à cette déliquescence familiale, la mise en scène de Martin Ritt est au service des acteurs. Le cinéaste y dirige, à nouveau, Joanne Woodward qui excelle dans son interprétation puissante, crédible et nuancée d'une jeune fille de 18 années en dépit de son âge (30 ans) ! Face à cette comédienne experte, Yul Brynner, portant perruque, joue avec sa diction si singulière, l’oncle solide, inébranlable, le pivot de cette famille à la dérive, à peine touché par l’émotion mais capable d’humanité. Autour de ces deux personnages, le reste du casting ne démérite pas bien que le scénario ait carrément édulcoré leur importance : mention spéciale à la méconnue Margaret Leighton dont les apparitions en mère pathétique sont mémorables, Ethel Waters, pour son ultime rôle, joue les gouvernantes empathiques tandis que Françoise Rosay, impeccable, est franchement sous-employée. Benjy, un rôle muet et le plus ingrat du film, est dévolu à Jack Warden qui défend, comme il peut, un personnage totalement minimisé. À condition d’admettre que sa transposition réinvente le roman de Faulkner, cette bruyante et furieuse histoire de famille décadente constitue un spectacle plutôt intéressant ; certes la modernité du texte de l’auteur est complètement occultée par le traitement cinématographique mais le jeu méritant des acteurs, adroitement mis en scène, est digne d’intérêt.

Commentaire technique

Copie SD remastérisée, au piqué de l’image moyen, bon contraste, colorimétrie chaude tirant sur le magenta, tons pas assez saturés, légère granulation ; mixage anglais 2.0 stéréo issu du mixage original 4 pistes stéréo dont on retrouve les qualités, spatialisation appuyée avec placement des voix identique à la position des acteurs sur l’écran, et les défauts, résonnances et saturation ; la superbe partition d’Alex North s’y déploie dans toute son ampleur.

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rougeetoile grise(3,5/5)
Mixage sonore : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile griseetoile griseetoile grise(2/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile griseetoile griseetoile grise(2/5)

IMDb : http://www.imdb.com/title/tt0053298/

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