Actus Blu-Ray/DVD « Le Pont des espions » : Guerre froide et espionnage…

Note artistique : (3,5/5)

Synopsis

James B. Donovan, un avocat de Brooklyn, se retrouve plongé au cœur de la Guerre Froide, quand il accepte, pour démontrer la supériorité d'un État de droit, de défendre Rudolf Abel, l’espion soviétique William Fischer installé depuis des années aux États-Unis. Lorsque Francis Gary Powers, pilote d’un avion espion U-2, est abattu au-dessus de l'Union soviétique, les Russes suggèrent qu'un échange de prisonniers serait possible. Donovan accepte de négocier cet échange en se rendant à Berlin-Est sans protection diplomatique…

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• Titre original : Bridge of Spies
• Support : blu-ray
• Genre : espionnage, thriller
• Année : 2015
• Réalisateur : Steven Spielberg
• Casting : Tom Hanks, Mark Rylance, Scott Shepherd, Amy Ryan, Sebastian Koch, Alan Alda
• Durée : 2 h 21 mn 19
• Format vidéo : 16/9
• Format ciné : 2,35/1 couleur et noir et blanc
• Sous-titrage : français et 26 autres langues
• Pistes sonores : DTS-HD MA 7.1 anglais - DTS 5.1 français, allemand, italien, russe - Dolby Digital 5.1 tchèque, hongrois, polonais, turc, ukrainien
• Bonus : la réalité de la guerre froide (17 mn 45) - recréer une époque : Berlin 1961 (11 mn 35) - Les U2 (8 mn 45) - coulisses de l’échange des espions (5 mn 42) - copie du film en Digital HD
• Éditeur : 20th Century Fox Entertainment

Commentaire artistique

Comme tous les films de Steven Spielberg, Le Pont des espions associe une grande dextérité dans la mise en scène, une belle habileté narrative et une conception simpliste de l’histoire, héritage d’un optimisme foncier. Comme à la vision de ses autres films, le spectacle est donc à la fois captivant, grâce à un sens inné du suspense, et agaçant, par son incorrigible besoin d’ajouter à la réalité une touche de fausse innocence, laissant croire que, malgré tout, l’humanisme à l’américaine est inéluctable! Initialement écrit par Matt Charman, le scénario revu par les frères Cohen dans un sens plus incisif, évoque, en les dramatisant pour rendre la narration plus attractive, des évènements authentiques de la Guerre froide. Le récit relate des faits impliquant l’avocat James B. Donovan et l’espion soviétique William Fischer alias Rudolf Abel- dont l’arrestation avait déjà intéressée Truman Capote - et la conclusion de l’affaire qui s’est achevée, en février 1962, sur le pont de Glienicke à Berlin. Le fils du pilote de l’avion U-2, Francis Gary Powers, fut le conseiller technique du film. La solide distribution de cette histoire d’espionnage est dominée par Tom Hanks, toujours aussi crédible et à l’aise dans ses rôles (bien que plus âgé que le vrai avocat), et Mark Rylance qui compose un espion taciturne, une interprétation admirable saluée par l’Oscar du second rôle. Bénéficiant de moyens conséquents, filmée partiellement en Allemagne et sur le pont original, l’histoire est méticuleusement documentée dans les moindres détails, comme par exemple l’usage de la pièce de monnaie truquée, l’aiguille empoisonnée ou les bulbes de flash qui jonchent le sol. Steven Spielberg, féru d’histoire comme plusieurs de ses films l’ont prouvé, reconnait avoir été influencé par une anecdote vécue par son père lorsque celui-ci, en voyage professionnel en Russie en 1960, fut confronté aux effets de Francis Gary Powers exposés à Moscou ! Son film a le mérite de détailler les aspects sordides de la Guerre froide que se livraient les deux superpuissances et d’avoir su rendre palpitant cette guerre de l’ombre qui n’est pas particulièrement à l’honneur des uns et des autres. C’est justement l’aspect confidentiel, presqu’inconnu du grand public, qui a incité la productrice et le cinéaste à porter l’histoire à l’écran, un mélange de genres qui a séduit Spielberg, saisissant cette opportunité de jongler, comme il en a le secret, avec le film de procès, le thriller d’espionnage et le drame familial. Tous les protagonistes sont des gens ordinaires confrontés à des pressions qui les dépassent et le film pointe avec efficacité les conséquences sociales et morales de la paranoïa politique : difficile de ne pas y trouver l’écho de l’état d’urgence qui sclérose nos sociétés actuelles ! Incontestablement captivant, parfois épique (U-2, mur de Berlin), Le Pont des espions parvient à éviter les stéréotypes du genre en nuançant son constat : le film n’est pas foncièrement antisoviétique et la mauvaise foi des deux bords est traitée avec un recul équivalent. On regrettera cependant un certain manque de nuance dans l’explication des faits et leur contexte, par exemple sur les mensonges avérés des USA concernant la mission de l’U-2, et la propension constante du réalisateur à vouloir donner une dimension hollywoodienne à toutes ses réalisations auxquelles il ne peut s’empêcher d’appliquer des recettes confirmées. Cet excellent conteur ne craint ni la candeur de l’approche, ni la prédictibilité de la narration. Un film passionnant sur un épisode historique méconnu.

Commentaire technique

Copie HD extrêmement bien définie, excellent contraste, bien étalonnée, colorimétrie réaliste, tons saturés ; mixage anglais 7.1 très immersif, spatialisation spectaculaire des scènes d’action, usage très ouvert des surrounds, emploi efficace du LFE, excellente mise en valeur de la musique.

Notre avis

Image : (4/5)
Mixages sonores : (5/5)
Bonus : (2/5)
Packaging : (2,5/5)