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Théâtre : Les Femmes Savantes de Molière

les-femes-savantes-la-tempeteMise en scène : Marc Paquien
Avec : Anne Caillère, François De Brauer, Eric Frey, Jany Gastaldi, Nathalie Kousnetzoff, Matthieu Marie, Daniel Martin, Pierre-Henri Puente, Alix Riemer, Agathe Rouillier

du 24 janvier au 19 février 2012 au Théâtre de la Tempête
Cartoucherie, route du Champ-de-Manœuvre 75012 Paris

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Quel temps de folie règne donc sur la maison de Chrysale et Philaminte ? C’est qu’un intrus s’est peu à peu imposé au sein de ce foyer, dispensant à un public de femmes ébahies, captivées, séduites, un torrent de pédanterie, assommant de fades et piteux sonnets un auditoire acquis d’avance.

Cet intrus (Trissotin) qui camoufle avec beaucoup de ruse sa sottise derrière un fumeux vocabulaire prétentieux n’est en fait qu’un rapace qui lorgne les biens de Chrysale et Philaminte, espérant bien les capter en épousant la fille cadette de la famille. Molière, grand pourfendeur de l’hypocrisie, dénonçait déjà dans le Tartuffe, les faux dévots s’insinuant dans les foyers bourgeois et bien décidés à y régner sans partage. Par contre dans Le Misanthrope c’était à nouveau le fat ridicule qui sombrait sous le ridicule. Si tous ces éléments sont bien présents dans Les Femmes savantes, il faut y ajouter la dimension du comique liée ici à l’assaut de pédanterie auquel se livrent Philaminte et Armande, aiguillonnées par Trissotin qui en fait ainsi ses meilleures alliées pour investir la place ! On pourrait déclarer la pièce de Molière misogyne, ridiculisant à jamais la gent féminine, mais le déroulement de la pièce infirmera cette analyse. Même si la stature du Père (Chrysale) est rétablie, elle vacille pourtant souvent face à la violence autoritaire de Philaminte.

Tous ces paramètres sont maîtrisés  dans la mise en scène de Marc Paquien qui domine parfaitement son sujet, en pratiquant une direction d’acteurs exemplaire, dénuée de toute artificialité, privilégiant le naturel au détriment d’une sophistication outrée. C’est ici le moment de parler de la distribution choisie par Marc Paquien qui a eu l’excellente idée non seulement de faire appel à Jany Gastaldi pour incarner La Mère (Philaminte) mais également à Daniel Martin qui campe à merveille un Père (Chrysale) tour à tour pleutre et couard, mais aussi capable de soudaine bravoure pour protéger le bonheur de sa fille cadette (Henriette) qui veut convoler avec l’élu de son cœur (Clitandre). Le reste de la distribution également très brillante réunit également Anne Caillère (Bélise), François De Brauer (Trissotin), Eric Frey (Ariste), Nathalie Kousnetzoff (Martine, L’Epine), Matthieu Marie (Clitandre), Pierre-Henri Puente (Vadius, le Notaire, un domestique), Alix Riemer (Henriette)  et Agathe Rouillier (Armande). Franchi le rideau de scène, un magnifique décor constitué d’un énorme nuage admirablement peint servira de cadre à la totalité de la pièce, ajoutant un plus non négligeable à la très efficace mise en scène de Marc Paquien qui à aucun moment ne trahit la pensée de Molière. Ajoutons que ce spectacle est dédié à la mémoire d’Alain Ollivier qui nous a malheureusement quittés en mai 2010.



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