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Théâtre : Les Serments indiscrets de Marivaux

serements-indiscrets-marivauxMise en scène : Anne-Marie Lazarini
du 3 avril au 29 avril 2012 au Théâtre Artistic Athévains

Comme souvent chez Marivaux, l’amour emprunte des sentiers sinueux et inattendus avant de s’imposer à deux amants dont aucun n’est prêt à faire le premier pas dans le domaine de l’aveu qu’implique cette situation complexe. L’intrigue des Serments indiscrets de Marivaux, pièce qui a été écrite en 1731, va donc nous mener dans un parcours labyrinthique, incroyablement complexe, puisqu’aucun des deux protagonistes (Lucile, jouée par Julie Pouillon et Damis, joué par Arnaud Simon) ne veut avouer ouvertement ses sentiments, rendant presque impossible la rencontre de deux âmes enfin accordées.

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Heureusement que de bons génies veillent dans l’ombre, s’affairant de mille manières à rendre possible la rencontre décisive de Lucile et Damis. Ces bons génies sont tout simplement Frontin, valet de Damis (Cédric Colas) et Lisette, soubrette de Lucile (Frédérique Lazarini). Leur action très efficace, mais quelquefois maladroite, va finir par porter ses fruits, malgré la présence de la sœur de Lucile, Phénice (jouée par Isabelle Mentré). Outre Frontin et Lisette deux autres personnages sont mêlés à l’intrigue et œuvrent aussi en secret pour hâter l’union de Lucile et Damis : il s’agit du père de Lucile et de celui de Damis. Ensemble ils parviendront avec une constance que ne rebute aucun obstacle, à faire aboutir ce qui semble au départ fort compromis puisqu’aucun des deux protagonistes n’entend céder face à l’autre et que la rupture définitive paraît être inévitable. Donc c’est à un affrontement dans l’ombre que nous assistons pendant une heure quarante. Au bout de cette lutte secrète, presque impitoyable, les masques tombent et nos deux amants capitulent en rase campagne, s’avouant enfin leur amour.

Anne-Marie Lazarini, qui met en scène Les Serments indiscrets de Marivaux, choisit la subtilité et la légèreté, nous entraînant toujours plus loin jusqu’à nous perdre dans les dédales de la pensée de Marivaux qui multiplie presque à l’infini les dérobades, les retours en arrière et les faux-semblants. Anne-Marie Lazarini pour relever le défi que représente l’interprétation de cette pièce de Marivaux réunissait ce soir-là au Théâtre Artistic Athévains, une équipe de comédiens remarquables comprenant dans les rôles principaux Julie Pouillon (Lucile) et Arnaud Simon (Damis). Décor superbe par sa sobriété signé François Cabanat ainsi que les somptueux costumes de Dominique Bourde. En ce qui concerne la musique, Anne-Marie Lazarini réalisait aussi un choix original en refusant de faire appel à des compositeurs contemporains de Marivaux comme Louis Caix D’Hervelois ou Jean-Philippe Rameau. Elle préférait se tourner vers le XIXe siècle avec La Suite pastorale du très spirituel Emmanuel Chabrier, qui venait avec beaucoup de grâce ponctuer chaque scène importante de cette pièce de Marivaux.



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