Le Théâtre La Bruyère et la Compagnie Marcel Maréchal présentent Cher menteur
d’après George Bernard Shaw
Adaptation Jérome Kilty
Texte français de Jean Cocteau
Mise en scène : Régis Santon
Assistant : Michel Demiautte
avec Francine Bergé et Marcel Maréchal
à partir du 20 septembre 2012
au Théâtre La Bruyère
5, rue La Bruyère 75009 Paris
01 48 74 76 99
Représentations du mardi au samedi à 19h
Le spectacle présenté au Théâtre La Bruyère se structure à partir d’un échange de lettres entre Béatrice Stella Campbell, célèbre actrice anglaise et George Bernard Shaw le fameux auteur de «Pygmalion». C’est à Jean Cocteau que revient la traduction de ce long échange épistolaire, réussissant à donner à cette longue correspondance qui s’étale sur une période dépassant quarante ans, une cohésion remarquable.
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Deux évènements cruciaux vont bientôt s’imposer dans ce dialogue qui va peu à peu s’instaurer entre les deux protagonistes : d’une part la guerre de 1914-1918 et moins de vingt ans plus tard, la montée insidieuse du nazisme qui vient de s’imposer en Allemagne à la suite de la victoire d’Hitler aux élections en 1933. Le premier conflit mondial va d’ailleurs frapper durement Béatrice Stella Campbell qui perd son fils Beo dans les derniers combats, alors que malheureusement l’armistice est tout proche. Entre ces deux évènements majeurs qui vont peser lourdement sur l’avenir du monde et de l’Europe en particulier, les deux personnages réunis sur la scène du théâtre La Bruyère vont parfois s’affronter et parfois trouver un terrain d’entente à propos de projets théâtraux échafaudés par George Bernard Shaw. Bien entendu l’humour britannique n’est pas absent de ce spectacle qui dénonce avec vigueur la violence d’un vingtième siècle lourd de périls à venir ; il permet d’en tempérer l’horreur en rendant cette terreur latente presque supportable si l’on peut dire. Pour incarner ces deux personnalités, Régis Santon qui assure la mise en scène de Cher menteur a fait appel à deux grands comédiens puisqu’il s’agit de Francine Bergé (Béatrice Stella Campbell) et le metteur en scène Marcel Maréchal qui sait aussi endosser avec beaucoup d’aisance le rôle d’acteur (en la circonstance il assume celui de George Bernard Shaw). Les deux acteurs savent nous prouver dans ce spectacle qui dure environ 1h 15 qu’ils ne font qu’un avec leurs personnages qui nous entraînent dans cette période terrible qui a durablement et à jamais façonné la face du monde.
Ajoutons que les costumes sont signés Catherine Gorne-Achdjian , que les lumières sont de Laurent Béal, l’illustration sonore qui fait appel au très prenant Adagio pour cordes du compositeur américain Samuel Barber étant due à Gilles Normand.