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Théâtre : PHEDRE de Jean Racine (du 6 mars au 6 avril 2014 Saint Denis)

phedre

 

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Mise en scène : Christophe Rauck
avec : Camille Cobbi : Aricie , princesse du sang royal d'Athènes
Cécile Garcia Fogel : Phèdre, femme de Thésée, fille de Minos et de Pasiphaé
Flore Lefebvre des Noëttes : Ismène, confidente d'Aricie, Panope, femme de la suite de Phèdre
Nada Strancar : Oenone, nourrice et confidente de Phèdre
Pierre-François Garel : Hippolyte, fils de Thésée et d'Antiope
Julien Roy : Théramène, gouverneur d'Hippolyte
Olivier Werner : Thésée, fils d'Egée, roi d'Athènes

Dramaturgie : Leslie Six
Scénographie : Aurélie Thomas
Lumière : Olivier Oudiou
Costumes : Coralie Sanvoisin
Assistante et réalisation costumes : Peggy Sturm
Son : David Geffard
Collaboration chorégraphique : Claire Richard
Création et réalisation masque : Judith Dubois

Théâtre Gérard Philipe
59 Bld Jules Guesde
93200 Saint-Denis

 

Ecrite par Jean Racine en 1677, Phèdre est une tragédie qui se déroule en cinq actes. Bien que portés par leurs passions, les personnages de cette tragédie sont manipulés par les Dieux et leurs actes, d'une certaine façon ne sont finalement que la conséquence de scénarios décidés et exécutés par des Dieux indifférents au sort des humains. Elément déclencheur d'un inextricable et fatal enchaînement de violence : Phèdre, qui en se consumant vainement d'un amour incestueux pour son beau-fils Hippolyte va mettre en route une mécanique infernale qui sera à l'origine de sa propre mort, de celle de sa confidente Oenone et d'Hippolyte. Oenone (nourrice et confidente de Phèdre) porte aussi une lourde responsabilité concernant Hippolyte, puisqu'elle suggère à Phèdre d'abuser le crédule Thésée en lui faisant croire qu'elle n'est qu'une innocente victime des avances scélérates d'Hippolyte. Bien trop empressé à se venger des supposées infamies de son fils Hippolyte, Thésée en appelle à la vengeance des Dieux exercée sur Hippolyte. Demande qui sera promptement honorée par les Dieux qui réserveront au malheureux Hippolyte une mort atroce. Bientôt, il ne restera d'autre alternative à Phèdre après cette hécatombe d'êtres innocents victimes de ses mensonges, qu'à faire appel à un poison mortel qui mettra fin à sa misérable et coupable existence.

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Thésée, ne pourra que regretter amèrement son empressement à se venger des supposés forfaits exercés par Hippolyte à l'égard de Phèdre, et consacrera le reste de sa vie à expier en faisant d'Aricie, l'amante d'Hippolyte, l'équivalent de sa propre fille pour réparer l'injuste trépas de son fils. Christophe Rauck dont on avait pu apprécier au Théâtre de Saint-Denis, les mises en scènes très réussies de deux opéras de Monteverdi (Le Couronnement de Poppée et Le retour d'Ulysse dans sa patrie) se retrouve ici avec Phèdre de Racine également dans la période baroque mais cette fois-ci dans le domaine de la tragédie. On peut mettre au crédit de Christophe Rauck une direction d'acteurs assez rigoureuse notamment par le travail réalisé sur la diction du texte racinien dont la complexité n'est plus à démontrer. Quelques scories sont pourtant présentes dans sa mise en scène : l'intrusion de chansons strictement contemporaines dans un univers historiquement situé dans le XVIIe siècle français. Côté distribution, si Cécile Garcia Fogel assume avec une belle conviction l'écrasant rôle de Phèdre, Pierre-François Garel qui incarne Hippolyte, fils de Thésée et d'Antiope remporte aussi tous les suffrages. Quant au reste de la distribution elle ne démérite nullement grâce au concours de Nada Strancar (Oenone), Olivier Werner(Thésée), Camille Cobbi (Aricie), Julien Roy(Théramène),Flore Lefebvre des Noëttes (Ismène).
Michel Jakubowicz

www.theatregerardphilipe.com



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