DOM JUAN de Molière jusqu'au 26 avril au Théâtre 14 (Paris)

AFFICHE DOM JUAN Theatre 14Mise en scène : Arnaud Denis
assistant à la mise en scène : Loïc Bon
Avec la troupe des Compagnons de la Chimère :
Arnaud Denis (Dom Juan), Jean-Pierre Leroux (Sganarelle) Alexandra Lemasson (Done Elvire),  Vincent Grass (Dom Louis), Eloïse Auria (Charlotte), Jonathan Bizet (Dom Carlos), Julie Boilot (Mathurine), Loïc Bon (Dom Alonse /La Ramée/La Violette), Gil Geisweiller (Dom Gusman/M. Dimanche/Francisque), Stéphane Peyran (Pierrot) et la participation virtuelle de Michael Lonsdale (dans le rôle de la statue du Commandeur)
Décor : Edouard Laug
Costumes : Virginie Houdinière
Lumières : Laurent Béal
Création vidéo : Sébastien Sidaner
Maquillage : Pascale fau

au Théâtre 14
20, avenue Marc Sangnier - 75014 Paris
du 11 mars au 26 avril 2014
www.theatre14.fr

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Avec son Dom Juan, Molière s’autorise toutes les audaces, car si dans le Misanthrope il s’en prenait aux gens de Cour et aux courtisans, le propos de sa pièce Dom Juan se fixe des objectifs beaucoup plus ambitieux. Car ce Dom Juan qu’imagine Molière n’est pas seulement un vil séducteur  collectionnant les conquêtes féminines comme de simples trophées de chasse. Il va aussi avec un courage inouï défier les puissances des ténèbres, n’hésitant pas comme par défi insensé à inviter à diner la statue du Commandeur qu’il a tué au cours d’un duel. Il est aussi un terrible et rusé simulateur puisqu’il n’hésite pas à berner son propre père en lui jurant qu’il s’est enfin amendé, abandonnant à jamais toutes ses turpitudes passées et décidé à se conduire honorablement. Mais toutes ces bonnes résolutions vont vite être oubliées, lorsque le hasard le met en présence de deux jeunes filles  qu’il courtise ardemment, promettant à chacune d’entre elles de l’épouser. Mais bientôt l’irrationnel revient à nouveau au galop lorsque la statue du Commandeur fait irruption dans sa demeure alors que son fidèle serviteur Sganarelle s’apprête à servir le dîner. Crânement, Dom Juan tente de faire face à ce prodige, alors que Sganarelle, terrifié demeure paralysé de peur. Le courage de Dom Juan s’avère inutile  face au monde des ténèbres et de la mort qui viennent d’investir son  espace. La pièce de Molière se termine de manière moqueuse par les supplications de Sganarelle réclamant en vain ses gages à un maître que viennent d’engloutir à jamais les flammes de l’enfer.
La mise en scène d’Arnaud Denis (qui tient le rôle de Dom Juan) ne manque pas d’idées, tentant  de renouveler l’approche de cette pièce majeure de Molière. Arnaud Denis réussit assez souvent son pari mais parfois sa mise en scène frôle aussi la surcharge. Signalons l’excellente composition qu’effectue Jean-Pierre Leroux qui campe un Sganarelle partagé entre couardise et volonté de corriger la conduite de son maître qu’il juge impie et contraire à tous les bons principes. Mais d’autres comédiens réalisent aussi de très bonnes performances d’acteurs comme Alexandra Lemasson dans le rôle de Done Elvire ainsi que Gil Geisweiller incarnant un désopilant et embobiné Monsieur Dimanche ! Excellent décor que l’on doit à Edouard Laug, alors que les superbes costumes sont de Virginie Houdinière. Enfin, signalons la présence d’un grand acteur présent ici par sa seule voix mais qui incarne un personnage essentiel et terrifiant de cette pièce : la statue du Commandeur. Il s’agit du grand comédien Michael Lonsdale.

Texte de Michel Jakubowicz



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