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Open Space au Théâtre du Rond-Point (Paris)

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conception et mise en scène : Mathilda May
avec Stéphanie Barreau, Agathe Cemin, Gabriel Dermidjian, Loup-Denis Elion, Gil Galliot, Emmanuel Jantet, Dédeine Volk Leonovitch

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du 4 septembre au 19 octobre 2014,21h
Théâtre du Rond-Point
2bis av. Franklin D. Roosevelt
75008 Paris
www.theatredurondpoint.fr

Mathilda May semblable à une entomologiste nous propose une plongée au cœur d’un espace inconnu malgré son apparente banalité .Il s’agit d’observer dans ses moindres détails une journée de labeur subie par six employés de bureau contraints à la cohabitation dans un espace restreint.

Au début tout a l’air de se dérouler sans anicroche, chacun occupant avec célérité sa tâche spécifique, mais insensiblement cette mécanique impeccable va se détraquer, entraînant de fréquentes distorsions dans le comportement de nos six employés de bureau. Au fur et à mesure de cette lente dégradation fonctionnelle, les caractères de chacun des six individus réunis arbitrairement par un sort commun vont peu à peu se révéler, mettant en lumière chacune des failles et faiblesses de ces six individus dont jusqu’à la fin de la pièce chacun restera totalement enfermé dans un anonymat complet. Mathilda May ne se contente pas de les contraindre à l’anonymat, elle les fait aussi s’exprimer à l’aide de borborygmes incompréhensibles renforçant l’impression que décidément nous sommes enfermés dans un espace sorti tout droit de l’imagination de Franz Kafka. Mathilda May nous procure non seulement une avalanche de situations loufoques où l’imprévisible règne en maître, elle met aussi en scène avec une prodigieuse dextérité un élément essentiel de son spectacle : le son. De ce fait en amplifiant chaque son émis par chacun des différents protagonistes de la pièce, Mathilda May accentue l’aspect loufoque, absurde, d’un espace où la folie et le délire semblent s’installer de manière durable. On pourrait croire que dans un espace aussi banal, aussi concret, la mort ne peut en aucun cas s’inviter. Pourtant contre toute attente un employé particulièrement dynamique meurt soudainement créant une sorte de panique au sein du groupe. Mais apparemment dans ce lieu décidément voué à la métamorphose permanente même la mort ne peut être qu’un passage provisoire. En effet, Mathilda May choisit de faire réapparaître le défunt transformé en archange ailé lors de l’ouverture fugace de la porte de l’ascenseur ! Autre élément prépondérant de cette pièce qui met en permanence la réalité en péril, la tendance obsédante de certains employés de cette pièce à réaliser au cours de brefs endormissements certains fantasmes peu avouables soigneusement cachés en eux. Ce qui accentue encore d’avantage l’atmosphère de folie véhiculée par cet espace désespérément fermé. Malgré quelques longueurs et parfois une impression de répétition Mathilda May grâce à une troupe de comédiens déchaînés, véritables virtuoses du délire, réussit son pari, conservant jusqu’au bout un rythme hallucinant nous menant à un train d’enfer vers la conclusion de son trajet au pays de l’absurde et de l’irréalité.

texte de Michel Jakubowicz 

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