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Liliom, ou la vie et la mort d’un vaurien - au Théâtre Gérard Philipe (Saint-Denis)

Liliom-au-TGP-2014

de Ferenc Molnar
Mise en scène : Jean Bellorini

LA SUITE APRÈS LA PUB

du 25 septembre au 12 octobre 2014 - du lundi au samedi à 20h - dimanche à 15h 30 - Relâche le mardi
Théâtre Gérard Philipe (TGP)
Centre dramatique national de Saint-Denis - Salle Roger Blin
59, Bld Jules Guesde - 93200 Saint-Denis
www.theatregerardphilipe.com

C’est d’abord au réalisateur américain Frank Borzage que l’on doit la première adaptation au cinéma de la pièce de Ferenc Molnar en 1930. C’est seulement quatre ans plus tard, en 1934, alors qu’il est réfugié en France après avoir fui le régime nazi, que Fritz Lang décide à son tour de mettre en scène cette pièce de Ferenc Molnar.

Ce sera d’ailleurs son unique film tourné en France car bientôt, Fritz Lang émigre définitivement aux Etats-Unis, mettant fin ainsi à sa période expressionniste d’Allemagne. La pièce de Ferenc Molnar retrace le parcours sinueux, encombré d’obstacles inquiétants d’un malfrat se doublant d’un séducteur impénitent qui fait chavirer toutes les filles des alentours. Entraîné par un comparse intrépide mais plutôt imprudent, qui lui fait miroiter les avantages certains d’un vol facile à exécuter, Liliom pris la main dans le sac par celui qu’il prétendait impunément dévaliser se donne la mort pour lui échapper. C’est ici que la pièce de Ferenc Molnar bascule dans ce qu’il faut bien appeler une situation qui frôle le fantastique. En effet, Liliom se retrouve dans une sorte de no man’s land qui n’est ni la vie ni la mort et est invité après une période de purgatoire prolongée à revenir sur terre pour une seule journée. Sur ce thème étrange relatant le triste parcours terrestre d’un mauvais garçon, Jean Bellorini qui met en scène ce conte fantastique élabore une mise en scène spectaculaire, pleine d’images fortes générées par l’utilisation de décors recherchés tels qu’auto-tamponneuses, grande roue de foire. Bref, à l’aide de ces  décors prestigieux, Jean Bellorini recrée de toutes pièces cette période trouble empreinte de noirceur inquiétante que représente celle des  années trente, lourdes de menaces à venir  et déjà placées sous l’ombre maléfique d’Hitler. Remarquablement dirigés, ses acteurs font vivre leur personnage avec beaucoup de conviction et d’intuition, leur donnant vie  avec une force relevant de l’évidence. C’est à Julien Bouanich  qu’incombe la tâche d’interpréter le rôle complexe de Liliom. Il le fait avec beaucoup de finesse
sans jamais sombrer dans la vulgarité, laissant à son personnage la possibilité d’exister réellement. Le reste de la distribution est du même niveau avec Amandine Calsat (Marie),Delphine Cottu (Madame Muscat),Jacques Hadjaje (Litzman), Mère Hollunder( le Secrétaire du Ciel ),Clara Meyer(Julie puis Louise).Mais il y a aussi Julien Cigana et Teddy Melis(gendarmes ,inspecteur et  Détectives du Ciel) ainsi que Marc Plas(Dandy).Il faudrait aussi citer les musiciens de ce spectacle qui sont Lidwine de Royer Dupré( la harpiste),Hugo Sablic (l’homme pauvrement vêtu, batterie),Sébastien Trouvé (le Tourneur, piano), Damien Vigouroux( Balthazar Beifeld, trompette).Un seul petit bémol vient un peu relativiser la réussite de cette mise en scène : les libertés prises à l’encontre du texte originel de Ferenc Molnar qui subit ici des dégradations franchement inutiles et gratuites.

texte Michel jakubowicz

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