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Exposition "Vu du Front" à l'Hôtel des Invalides - Paris

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Représenter La Grande Guerre
du 15 octobre 2014 au 25 janvier 2015
Hôtel des Invalides
www.musee-armee.fr

LA SUITE APRÈS LA PUB

Dans ce premier conflit mondial qui éclatant en 1914 ne verra sa conclusion qu’en 1918, il y avait d’abord les combattants qui s’affrontaient de part et d’autre de lignes de front qui sans cesse se modifiaient en fonction des reculs et des percées. Comment témoigner de la réalité des combats et de la folie meurtrière qui en résultait ? Assez rapidement et des deux côtés, photographes, peintres, dessinateurs furent envoyés au front, témoignant par leurs œuvres (photos, dessins, peintures) de la réalité de ces combats féroces opposant les deux camps.

L’exposition Vu du Front se divise en quatre parties, la première partie présente l’aspect plutôt patriotique, cherchant à mobiliser les esprits dans une seule direction : obtenir la victoire par les armes en exigeant des combattants français un héroïsme et un courage surhumains. La deuxième partie de l’exposition dépeint d’une manière concrète le théâtre des opérations, insistant   principalement sur l’existence des soldats contraints à subir la terrible expérience des tranchées dans lesquelles le conflit va s’enliser de manière durable. La troisième partie de l’exposition consistera à montrer la dureté des conditions de vie des soldats dans un environnement hostile où la mort peut surgir de tous côtés. Mais cette troisième partie nous montre aussi que ce conflit met en œuvre toute une panoplie d’armes nouvelles, mettant aussi particulièrement en évidence l’importance de l’artillerie et l’introduction d’une nouvelle arme : l’aviation. La quatrième partie  analyse l incidence  durable des combats et  son impact sur la société appelée à subir de profonds bouleversements. Comment mieux illustrer deux points de vue relatifs aux combats  que ces six estampes (Somme 1916, 1917) de Max Pechstein ? Par leur violence, leur brutalité, elles relatent sans fard une réalité des combats saisie dans sa totalité. En réponse à ce point de vue germanique, les six estampes (xylographies) du peintre français Félix Vallotton fournissent une sorte de réponse cinglante, renforcée par l’utilisation dramatique de la couleur noire. Otto Dix dont on connaît l’aspect mordant et terriblement ironique de sa peinture, se sert d’un simple crayon noir sur papier beige pour nous montrer une colonne de soldats allemands s’avançant de manière fantomatique dans les ténèbres.
Victor Tardieu en quatre huiles sur bois nous montre ce qui reste de Verdun : un alignement spectral de ruines d’où toute vie semble être bannie. C’est encore à Félix Vallotton que nous devons une huile sur toile datant de 1917 : Le cimetière de Châlons. L’œuvre consiste en un impeccable et terrifiant alignement de tombes et témoigne ainsi de manière éloquente de la violence des affrontements. Contraste saisissant avec le tableau de Félix Vallotton : celui peint par Maurice Denis montrant que même sur les fronts les plus exposés,  une sorte de calme précaire pouvait néanmoins s’installer. Le tableau de Maurice Denis s’intitule Soirée calme en première ligne à Barisis, 1917 et diffuse une impression curieuse de sérénité et de douceur. En opposition totale avec l’aspect presque idyllique du tableau de Maurice Denis, Karl Lotze montre sans fioritures comment le côté allemand subit l’artillerie adverse avec un dessin exécuté à l’encre de Chine et au lavis intitulé : Attelage dans une explosion d’obus. Une image toute aussi insoutenable vue du côté anglais de Georges Scott, montre elle aussi les effets dévastateurs d’un bombardement de nuit. Il s’agit d’un dessin sur papier intitulé Effet d’un obus dans la nuit ou La Brêche, avril 1915.Mais les témoignages photographiques ne sont pas en reste  et montrent avec un réalisme sinistre la férocité des combats comme ce Champ de bataille de Spionskop (Spion Kop). Après ce parcours sans escale dans l’enfer de la Grande Guerre, le visiteur de cette exposition remarquable pourra mieux mesurer l’esprit de sacrifice et le courage des combattants de tous bords engagés dans ce conflit meurtrier.

Texte de Michel Jakubowicz



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