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Les Coquelicots des Tranchées au Théâtre 14 (Paris)

Les-coquelicots-des-tranchees

texte de Georges-Marie Jolidon
adaptation et mise en scène Xavier Lemaire
avec Bérengère Dautun , Sylvia Bruyant, Christophe Calmel, Marion Champenois, Eva Dumont, Franck Jouglas, Céline Mauge, Didier Niverd, Manuel Olinger, Thibault Pinson, Vincent Viotti, Philipp Weissert

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du 11 novembre au 31 décembre 2014
THEATRE 14
20, avenue Marc Sangnier - 75014 Paris
www.theatre14.fr

Bien que relevant de la pure fiction (aucun de ces personnages n’a réellement existé) ce récit imaginé par Georges-Marie Jolidon prend peu à peu corps, réinventant avec réalisme cette époque éprouvante qui jeta l’Europe dans un cataclysme terrifiant. C’est à travers le portrait d’une famille que s’incarnent les personnages de ce conflit monstrueux qui n’épargne personne.

Bien mené, le récit de Georges-Marie Jolidon met en avant un des personnages qui impose une image faite d’intolérance radicale concernant l’ennemi héréditaire de la France, c'est-à-dire « Le Boche ».Il s’agit de Gertrud Willhem, la grand-mère (incarnée magnifiquement par Bérangère Dautun). C’est seulement vers la conclusion de la pièce que sera révélée la raison de l’acharnement haineux que celle-ci observe à l’égard des Prussiens. Découpée de manière quasi-cinématographique, la pièce fait alterner scènes familiales se déroulant entre femmes (les hommes sont au front) et scènes violentes de combat  où explosions d’obus et mitraille créent une atmosphère d’enfer. Certains responsables militaires sont évoqués comme par exemple Joffre, qui sous son aspect débonnaire n’hésite pourtant pas à utiliser ses fantassins à outrance en avançant un argument brutal : pour gagner la guerre il faut des offensives, donc des pertes humaines. Mais la pièce épingle bien davantage un autre haut responsable militaire : le général Nivelle dont les offensives meurtrières sont restées tristement célèbres (Le Chemin des Dames !).Georges Clémenceau n’est guère épargné et est évoqué dans la pièce de manière assez caricaturale. Les fusillades pour l’exemple sont bien sûr évoquées et concernent directement un des protagonistes de la pièce : Jules Coron, frère de Julie Coron, une servante au service de Gertrud Willhem. Tous les conflits même les plus meurtriers ont une fin et un beau matin une sonnerie de clairon annonce l’arrêt des combats, ce qui n’empêche nullement la mort d’un soldat allemand tué par un soldat français ignorant que l’armistice vient d’être décrété. Plaidoyer sincère contre une boucherie abominable qui a précipité l’Europe dans un bain de sang aussi inutile que bestial et inhumain, ce récit, loin de se conclure sur une note d’espoir, prophétise un avertissement lourd de menaces : « Ils reviendront », proféré par Gertrud Willhem .Cette phrase terrible va se matérialiser guère plus de vingt ans plus tard et s’appellera la Deuxième Guerre mondiale. Ce second conflit s’avèrera encore plus meurtrier que la Première Guerre mondiale et ajoutera à sa panoplie de l’horreur, l’Holocauste et Hiroshima. Xavier Lemaire qui met en scène Les Coquelicots des Tranchées réussit aussi bien les scènes réunissant les personnages de cette communauté que les scènes d’action (combats très réalistes).Il s’attache également à rendre vivants ces personnages, évitant tout schématisme et tentant avec succès de les rendre crédibles. On peut aussi apprécier sa maîtrise de direction d’acteurs, réellement efficace, qui rend passionnante cette saga d’une famille confrontée à ce premier conflit mondial : la Guerre de 14-18.

texte de Michel Jakubowicz

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