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Patrick Timsit : On ne peut pas rire de tout

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coécriture Bruno Gaccio, Jean-François Halin et  Patrick Timsit
mise en scène : Ahmed Hamidi
du 20 janvier au 22 février 2015, 18h30
au Théâtre du Rond-Point -
2 bis, avenue Franklin D. Roosevelt
75008 PARIS
www.theatredurondpoint.fr

LA SUITE APRÈS LA PUB

Apparemment Patrick Timsit aime prendre des risques, jouer les équilibristes s’aventurant sur une corde raide traversant d’insondables abîmes puisqu’il n’hésite guère à affronter ( dans un spectacle présumé comique) des thèmes théoriquement mis de côté, comme par exemple les handicapés, la misogynie, l’évasion fiscale, le racisme, les Roms etc…

Le postulat que développe sans ménagement Patrick Timsit tout au long de cette soirée est le suivant : On ne peut pas rire de tout. Avec un culot
impressionnant il va s’efforcer (et souvent y parvenir)  d’ aborder des thèmes réputés tabous et tenter de les transformer à  haute dose d’un humour plus ou moins grinçant. Mais en affinant sa pensée et sa psychologie, Patrick Timsit va aussi nous prouver que même dans des thèmes réputés « neutres » comme par exemple les sèche-linge, la pente peut aussi s’avérer glissante et que ce thème supposé facile peut s’orienter sans crier gare vers d’insoupçonnées directions..Petit à petit, Patrick Timsit nous démontre que notre univers est piégé et que l’on ne peut s’y aventurer qu’avec de multiples précautions. Si Patrick Timsit ne se prétend nullement donneur de leçons et encore moins moraliste, il fustige sans ménagement les racistes de tout poil, ridiculisant le nazisme dans un numéro énorme, désopilant. Ce rire de résistance qu’il entend obtenir du public du Théâtre du Rond-Point est bien entendu l’objectif avoué de Patrick Timsit qui visiblement, aime à relever ce genre de défi. Patrick Timsit qui manie bien sûr un humour noir forcené , indique en passant avec une ironie mordante que si le jeune Guy Môquet a été fusillé par les nazis à l’âge de dix-sept ans, Maurice Papon est mort de vieillesse…à…97 ans ,ce qui l’incite à suggérer avec une dose terrible d’humour le plus noir, le plus féroce, qu’ainsi il faudrait songer à inventer un rire de collaboration. La réussite indéniable de ce spectacle  repose en grande partie sur l’écriture d’un texte façonné par deux complices habituels de Patrick Timsit : Bruno Gaccio et Jean-François Halin qui sont aussi faut-il le rappeler, des anciens de la fameuse émission télévisée des Guignols.  Le spectacle prend fin, laissant le public presque assommé parfois par la brutalité  de certains des sketches de Patrick Timsit qui quelquefois , il faut l’avouer, n’y va pas de main morte par l’énormité des arguments qu’il jette parfois sans trop de précaution à la face d’un auditoire effaré, mais finalement séduit, comme le prouvent les applaudissements nourris qui l’acclament frénétiquement à la fin du spectacle.

texte de Michel Jakubowicz



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