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Le Revizor ou l’inspecteur du gouvernement, au Théâtre de la Tempête (Paris)

le-revizor-tempete

de Nicolas Gogol
texte français André Markowicz
adaptation et mise en scène Paula Giusti
PAULA GIUSTI
avec : Dominique Cattani (Ivan Kouzmitch, directeur des postes, Ossip, serviteur et manipulateur de Khlestakov (sa marionnette)), Florent Chapellière (Louka Loukite, inspecteur des collèges), Stéphane Ilitch (commissaire de police, un garçon de l’auberge, un marchand), Larissa Chomolova (Maria, fille d’Anna et Anton, une femme de chambre de l’auberge, une marchande), Mathieu Coblentz (Ammos Fiodorovich, le juge, un gendarme, un marchand), Sonia Enquin (Anna, la femme du bourgmestre, la petite femme de ménage de l’auberge, une marchande), André Mubarack (Artémi Filippovitch, directeur des hôpitaux, un garçon de l’auberge, un marchand), Laure Pagès (Anton, le bourgmestre, une marchande), Florian Westerhoff (Dobtchinski, propriétaire foncier, le cuisinier de l’auberge, un marchand)

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du 15 janvier au 15 février 2015
Théâtre de la Tempête - Cartoucherie, route du Champ-de-Manœuvre, 75012 Paris
www.la-tempete.fr

Le théâtre de Nicolas Gogol ne saurait se limiter  au Révizor et l’auteur de Tarass Boulba et des Nouvelles ukrainiennes , des Nouvelles Pétersbourgeoises a laissé dans ce domaine d’autres témoignages  permettant de mieux apprécier sa maîtrise  dans ce domaine précis. En effet, Nicolas Gogol a écrit pour le théâtre Les âmes mortes, Hyménée, les Joueurs, le Procès, La matinée d’un homme d’action, Scènes de la vie mondaine et l’Antichambre. C’est en 1835 que Nicolas Gogol met un point final à sa comédie : Le Révizor alors qu’il termine  sa nouvelle fantastique Le Nez dont on sait que le compositeur russe, Dimitri Chostakovitch fera (au XXe siècle) un opéra fameux.

Il semble que Nicolas Gogol dans Le Révizor ait voulu dépeindre les réactions d’effroi, de peur, d’une petite bourgade provinciale russe confrontée à l’annonce d’une terrible nouvelle. Car c’est à peu près l’irruption irrationnelle, impensable de Dieu en personne que constitue en effet, la nouvelle de l’arrivée de cet inspecteur du gouvernement dans cette province reculée qui se croit à l’abri de toute intrusion dans son petit univers. Peu à peu la panique et la terreur s’installent dans les esprits. Qui est cet inspecteur ? Où l’a-t’on aperçu ? Où loge t-il ? Autant de questions qui affolent les membres de cette petite communauté. Bref, des circonstances fâcheuses qui risquent de mettre en péril le petit train-train de leurs mornes existences auxquelles ils s’accrochent avec application et détermination, bien décidés à conserver les privilèges attachés à leurs hautes fonctions. Cette  assemblée de notables qui ressemble à présent à une fourmilière désemparée, désordonnée, ne sachant plus où aller, va tenter par tous les moyens de séduire cet ange exterminateur et pour cela ils sont prêts à tout. Par exemple à soudoyer par de l’argent cet inspecteur si redouté, à exaucer le moindre de ses  désirs. Car ces notables, tremblant de peur, ont beaucoup de choses à camoufler et ont une sainte terreur du châtiment réservé aux fraudeurs de l’Etat : la Sibérie ! Aussi toute la pièce de Nicolas Gogol va montrer avec une ironie féroce, les piteux stratagèmes qu’ils vont tenter de mettre en place pour acheter ou corrompre l’inspecteur, afin d’éviter de se retrouver déporté dans cette lointaine et terrifiante Sibérie. Impulsée par cette terreur bien réelle, abominable, la pièce de Nicolas Gogol va déclencher de nombreuses scènes grotesques, délirantes, mettant en scène l’agitation fébrile  de cette population de notables brutalement soumise au pire des supplices : celui d’être découvert, confondu, traduit en justice et finalement recevant comme punition suprême : l’exil et le déshonneur. Paula Giusti qui met en scène ce Révizor de Nicolas Gogol n’a guère choisi la facilité en prenant le parti de substituer un mannequin articulé au faux inspecteur Khlestakov. Paula Giusti  fait aussi le choix de transformer  tous ses acteurs en mannequins en les affublant de faux-nez, ce qui a pour effet secondaire de faire de tous ces acteurs  de simples marionnettes par leur raideur figée , leur aspect caricatural. Si dans l’ensemble, la traduction de la pièce de Nicolas Gogol par André Markowicz respecte à peu près l’œuvre de l’écrivain russe, elle dérape parfois dans le XXe siècle, sans aucune justification. Néanmoins, il faut reconnaître à la mise en scène de Paula Giusti la faculté d’accentuer l’aspect burlesque et noir de cette « comédie » qui finalement va se terminer en cauchemar.

Michel Jakubowicz  

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