Spectacle de Christophe Alévêque : ça ira mieux demain
de et avec Christophe Alévêque
Mise en scène Philippe Sohier
au Théâtre du Rond-Point (Paris)
15 septembre-11 octobre 2015, 18h30
15 octobre-7 novembre 2015, 21h
www.theatredurondpoint.fr
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Christophe Alévêque, nouveau Don Quichotte ou Robin des bois du XXIe siècle ? Ce pourfendeur débute son nouveau spectacle au Théâtre du Rond-Point (ça ira mieux demain) en réglant ses comptes avec les « ados », les étrillant sans modération, les poussant sans aucune aménité dans leurs derniers retranchements.
Mais après cette petite diatribe à l’encontre d’ une certaine jeunesse qu’il considère comme vaguement abrutie et qu’il souhaite voir un beau jour sortir de son infinie torpeur, notre Don Quichotte/Robin des Bois dirige cette fois-ci son artillerie contre ceux qui d’une certaine manière conditionnent notre destin. Christophe Alévêque va donc pendant largement plus d’une heure et demie se livrer à un terrible jeu de massacre et toute la classe politique va en prendre pour son grade. Les claques vont être distribuées de façon magnanime à tout le personnel politique en place, du Président jusqu’au Premier ministre. Mais Christophe Alévêque ne peut longtemps contenir son amour immodéré qu’il entretient avec le personnel de l’autre bord, autrement dit celui qui a été mis sur la touche depuis 2012 et qui depuis ronge son frein en ne pensant qu’à un seul objectif : redevenir calife à la place du calife en 2017.Christophe Alévêque dissimule fort mal l’antipathie profonde qu’il a à l’égard de ce dernier, lui décochant ses flèches les plus acérées. Mais notre humoriste ne se contente pas d’étriller le personnel politique de la droite traditionnelle. En effet, déviant beaucoup plus à droite il s’en prend avec une joie féroce à celle qui assure le leadership d’un parti bien connu pour ses idées extrêmement libérales en matière d’immigration…On aurait tort de penser que le spectacle de Christophe Alévêque se contente uniquement d’éreinter et de conspuer la classe politique car aucun sujet pour un tel polémiste ne saurait relever du tabou. C’est ainsi que tout ce qui encombre l’actualité est passé à la moulinette et décortiqué sans trop de précaution…Les sujets sont évoqués pêle-mêle : la mauvaise bouffe, le réchauffement climatique, la crise qui s’éternise et n’en finit pas. Mais Christophe Alévêque possède tout de même au fond de lui une sorte d’optimisme qui le conforte dans l’idée peut-être farfelue, incertaine, que finalement l’humanité s’en sortira et triomphera en un combat singulier contre les forces tenaces, obstinées ,figées, de l’obscurantisme indéfectible. Mettant très nettement ce soir-là les spectateurs du Théâtre du Rond-Point dans sa poche, Christophe Alévêque remportait son pari : dénoncer mine de rien une classe politique atone, le tout déclamé sur le mode humoristique, genre casse-cou déconseillé aux amateurs, que seuls des phénomènes doués comme Christophe Alévêque sont capables d’amener à bon port.
Texte de Michel Jakubowicz