Skip to main content
PUBLICITÉ

Lucien Clergue - Les premiers albums - au Grand Palais (Paris)

Lucien Clerge expo Grand Palais

Du 14 novembre 2015-15 février 2016
GRAND PALAIS - Galeries nationales
Cette exposition est réalisée par la Réunion des musées nationaux- Grand Palais, en collaboration avec l’Atelier Lucien Clergue.
www.grandpalais.fr

LA SUITE APRÈS LA PUB

C’est lorsqu’il rencontre Pablo Picasso à l’issue d’une corrida en 1953 que la carrière de photographe de Lucien Clergue prend son essor.

Cette rencontre en engendre une autre tout aussi décisive puisqu’il s’agit de Jean Cocteau qui apportera à ce photographe un précieux soutien lui permettant d’élaborer une ligne directrice pour son œuvre future. Les albums de travail retrouvés après le décès de Lucien Clergue (1934-2014) vont permettre aux visiteurs de cette exposition de mieux saisir les thèmes qui tout au long de la carrière ont rassemblé les obsessions visuelles d’une sorte de démiurge hanté par une vision expressionniste du réel.
Poète inspiré, attiré par des images terribles, Lucien Clergue va s’emparer de thèmes que peu de photographes  ont osé aborder. Car  les hallucinants cadavres de chiens et d’oiseaux morts
vont s’accumuler dans l’œuvre de Lucien Clergue, ce qui peut à tort laisser croire qu’il  ne manifeste qu’un intérêt exclusif  à l’égard de la charogne et de la pourriture. Ce serait aller un peu vite en besogne et parquer hâtivement Lucien Clergue dans une catégorie seulement attirée par la mort et la décomposition. Il n’en est rien car parallèlement à cet aspect particulier de son œuvre, Lucien Clergue visite  d’autres thèmes  comme par exemple la tauromachie. Il explore aussi d’autres continents comme le nu, les ruines, les tombes désaffectées, photographiant  de jeunes enfants déguisés en saltimbanques ainsi que le monde des gitans, ce qui lui permettra de découvrir Manitas de Plata dont il deviendra d’une certaine façon  le promoteur. Les Etats-Unis reconnaîtront rapidement son talent puisque le Musée d’Art Moderne n’hésitera pas à l’exposer dès 1961.
Thème terrible et violemment expressionniste « Les Charognes » révèle un photographe capable de capter l’indicible et le terrifiant comme cette Carcasse de chien mort (Arles ,1956) ou ce  Flamant mort dans les sables(Camargue ,1956).Dans ce même registre mortifère, Lucien Clergue saisit dans son objectif une silhouette fantomatique : celle d’une Raie échouée ,Camargue, 1965.Il scrute aussi le monde né du  hasard : celui du sable où la  nature se complaît à imaginer des mondes singuliers que l’œil  vigilant saisit dans l’instant, transformant un monde éphémère en objet soudainement figé pour l’éternité ( Langage des sables, Camargue, 1978).Refusant de photographier les paysages de manière anecdotique, Lucien Clergue évolue vers une sorte d’abstraction comme par exemple dans ce Champ de roseaux, Camargue,1964 ou ces Marais d’Arles,1971. Lucien Clergue photographie admirablement le monde gitan avec ce Jeune gitan portant la statue  de sainte Sara, Les Saintes-Marie-de-la-Mer, 1959. Enfin, Lucien Clergue pendant le tournage du Testament d’Orphée de Jean Cocteau fixe avec une intuition fulgurante l’image de ce poète accompagné d’une créature ailée surgie d’un rêve surréaliste. François Hébel et Christian Lacroix, qui assurent le commissariat et la direction artistique de cette exposition consacrée à un photographe majeur de notre temps ont réussi à faire surgir son monde secret, parfois noir et tourmenté, qui ne laissera personne indifférent.

Texte de Michel Jakubowicz



Autres articles sur ON-mag ou le Web pouvant vous intéresser


PUBLICITÉ