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Farben de Mathieu Bertholet au Théâtre de la Tempête (Paris)

Farben au theatre de la tempete

de Mathieu Bertholet, mise en scène Véronique Bellegarde

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avec : Olivier Balazuc (Fritz Haber), François Clavier (L’Officier), Hélène Delavault (Tante Otilie et la Chanteuse), Laurent Joly (Le Survivant), Odja Llorca (Clara Haber), Sylvie Milhaud (Frau RechtsanwaltvanAken et Frau Wöhler)
scénographie : Véronique Bellegarde
lumière : Philippe Sazerat
image : Olivier Garouste
costumes : Laurianne Scimémi
machines scientifiques et théâtrales : Olivier Vallet
composition musicale : Médéric Collignon
création sonore : Tom Ménigault
accessoires : Philippe Binard
régie : Gilles David, Yann Nédélec

Théâtre de la Tempête
du 13 novembre au 13 décembre 2015
www.la-tempete.fr

Une pièce ambitieuse qui va opposer deux conceptions de la science et faire s’affronter un couple ayant de la science une vision totalement antagoniste.

Funeste ironie de l’Histoire, Fritz Haber, physicien allemand d’origine juive dont l’histoire est contée dans cette pièce, contribuera involontairement à la « Solution finale » imaginée par le criminel IIIe Reich durant la Seconde Guerre mondiale. Clara Haber son épouse, se rendant compte que Fritz Haber(son époux) vient de mettre au point les gaz toxiques qui vont être utilisés sans état d’âme par l’armée allemande pendant la Première guerre mondiale, ne va trouver qu’un seul remède face à cette terrifiante découverte : son propre suicide en 1915.La mise en scène très structurée, découpant en tableaux précis les différentes phases de l’action par Véronique Bellegarde est d’une rare efficacité. En effet on peut presque parler à propos de cette mise en scène de découpage emprunté au langage cinématographique. Les rapports compliqués opposant le chimiste Fritz Haber à l’hostilité à peine déguisée de l’Armée allemande, sont particulièrement édifiants et indiquent clairement où en est l’opinion allemande face au problème juif alors que le premier conflit mondial vient tout juste d’éclater. Véronique Bellegarde évitant tout effet spectaculaire dans sa mise en scène, choisit délibérément la sobriété, ce qui rend d’autant plus visibles et concrets les buts frénétiquement recherchés par l’Armée allemande : l’anéantissement des forces françaises et alliées durant le premier conflit y compris avec l’utilisation d’armes non conventionnelles…
Autre élément non négligeable mis en lumière également dans la mise en scène de Véronique Bellegarde : la musique. C’est ainsi que seront appelés à la rescousse, Wagner, Arnold Schoenberg, l’inventeur du dodécaphonisme, Johann Strauss,mais aussi Walter Kollo et Hans Eisler. L’excellente cantatrice Hélène Delavault sera l’interprète inspirée de ce répertoire arrimé au contexte dramatique de ce premier et dévastateur conflit mondial. Un spectacle indispensable, superbement incarné par des comédiens endossant leurs rôles respectifs avec une justesse impressionnante, donnant à leur personnage une réalité évidente. Une pièce qui analyse avec lucidité les terrifiantes découvertes obtenues dans le domaine de la chimie par la science allemande dans ce début du XXe siècle. Une science dévoyée par des esprits criminels qui pendant le second conflit mondial n’hésiteront pas à faire appel au Zyklon B pour régler le problème de « la solution finale »

Texte de Michel Jakubowicz

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Vidéo de présentation officielle



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