Tout nouvel enregistrement de Turandot se doit d'aligner la formidable distribution qu'exige le spectaculaire ultime opéra de Puccini. Celui-ci mise sur plusieurs premières : prise de deux des rôles principaux, par Sondra Radvanovsky et Jonas Kaufmann, et direction par le chef Antonio Pappano d'une partition qu'il n'avait pas encore abordée. Enfin il présente l'intégralité, encore inédite au disque, de la scène finale telle qu'achevée en 1925 par le compositeur Franco Alfano après la mort de Puccini, et refusée par Toscanini pour la création de l’œuvre à La Scala de Milan l'année suivante.
Pour son nouveau récital, la soprano star Anna Netrebko joue l'éclectisme en alignant une dizaine de personnages, empruntés à sept compositeurs qu'elle chante dans quatre langues. Elle créé la surprise avec une tétralogie de figures du répertoire allemand, une première dans son catalogue de disques solos. Nul doute que l'évolution considérable actuelle de sa voix et les moyens techniques phénoménaux qui sont les siens lui permettent d'en endosser le challenge. Mais au-delà de son formidable achèvement, cette collection laisse perplexe eu égard à son schéma même : un assemblage disparate de rôles dont on peut penser que certains ne seront pas abordés à la scène, nonobstant l'aura prestigieuse de la direction d'orchestre de Riccardo Chailly.