Premier pianiste chinois à avoir remporté, en 2020, le prestigieux Concours Chopin de Varsovie, Yundi Li se tourne vers Mozart. Avec ce généreux CD, il offre un bouquet de sonates, montrant une réelle affinité pour l'écriture du génie de Salzbourg.
Après La Petite renarde rusée, Simon Rattle dont on sait les affinités avec le langage de Janáček, livre une version magistrale de Kát'a Kabanová, saisie live lors de concerts au Barbican de Londres. Toute la tension d'une direction d'orchestre d'un relief saisissant est communiquée à une distribution très équilibrée, dont ressort une interprétation du rôle-titre d'une rare sensibilité.
Michael Spyres ne cesse de nous surprendre. Et défie de nouveaux challenges en affichant son ambition d'aborder le répertoire wagnérien. Il le fait par un étonnant détour : le propos de ce nouvel album est de « braquer la lumière sur ces compositeurs auxquels Wagner fait de l'ombre, ceux qui bâtirent les fondements de son esthétique et conçurent la charpente de l'écriture vocale du ténor wagnérien », souligne-t-il. D'une improbable association d'airs, pour beaucoup peu connus, associant lyrisme et bravoure, le ténor relève crânement le défi.
Ce disque permet d'aborder la musique pour orchestre d'Henri Dutilleux à travers trois partitions de sa première période créatrice, culminant dans le Concerto pour violoncelle ''Tout un monde lointain...''. Les présentes interprétations en révèlent toute la puissance.
Le nouvel album d'Andreas Scholl illustre un répertoire de l'époque baroque aussi spécifique que prolixe : celui centré sur le personnage de Marie, figure essentielle de l'histoire du christianisme primitif. Au fil d'hymnes, comme le Stabat Mater ou le Salve Regina, et d'oratorios moins connus, voire de pièces instrumentales.
Cet album présente plusieurs facettes peu connues d'Anton Bruckner : sa musique religieuse et plus spécialement des motets et chœurs, outre deux pièces instrumentales. L'interprétation par les Petits chanteurs de Saint Florian, dont la célèbre abbaye fut si chère au cœur du musicien, ajoute au prestige de cette proposition.
Avec Fausto de Louise Bertin, le label Palazzetto Bru Zane nous offre une nouvelle et passionnante résurrection : le premier opéra écrit par une compositrice sur le Faust de Goethe. Sombré dans l'oubli depuis sa création au XIXème, il est restitué dans une édition soignée, fruit de recherches minutieuses, et une exécution exemplaire.
De nouveau réuni, le duo Cyrille Dubois & Tristan Raës se lance dans un projet original, une sélection exhaustive de mélodies du compositeur Louis Beydts qui enchanta le répertoire de la première moitié du XXème siècle. Une découverte qui vaut plus qu'un détour, enluminée par la qualité des interprétations du merveilleux ténor et de son talentueux pianiste.
C'est un rapprochement inattendu que propose Beatrice Rana, la sonate ''Marche funèbre'' de Chopin et l'opus 106 ''Hammerklavier'' de Beethoven. Pour focaliser sur la singularité d'œuvres expérimentales qui « transcendent la condition humaine... et ont toutes deux beaucoup à voir avec la peur de la mort, avec la peur de la solitude », remarque-t-elle.
Ce couplage d’œuvres d'Igor Stravinsky et de Manuel de Falla n'a rien de fortuit, fruit du retour à l'ancien, en vogue dans les années 1920, dont la redécouverte du clavecin n'est pas la moindre originalité. Un commun attrait pour la Commedia dell'arte, avec le ballet Pulcinella et l'opéra de poche Les tréteaux de Maître Pierre, réunit le musicien russe et son collègue espagnol.