EnigmAcoustics Dharma et Athena, quand un casque hybride branche une déesse grecque
La californienne EnigmAcoustics a commencé par le marché des enceintes dédiées aux professionnels. Elle conçoit notamment le haut-parleur électrostatique Sopranino, placé sur ses enceintes Mythology M1. Nous avions déjà remarqué son étonnant casque hybride electrodynamique/electrostatique Dharma D1000 lors du Canjam SoCal 2015. Lancé au dernier High-End de Munich, EnigmAcoustics propose ce casque avec l'ampli Athena A1.
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Chère et complexe, la technologie électrostatique est très peu utilisée sur les casques et les enceintes acoustiques. En outre, elle nécessite au matériel d'être constamment alimenté en plus du signal audio délivré par l’ampli ce qui rajoute généralement un boîtier ou un étage supplémentaire. Une concession que beaucoup d'utilisateurs ou de marques ne sont pas prêtes à faire.
Dans le domaine des enceintes électrostatiques, Quad demeure indéniablement la référence historique tandis que Martin Logan a su développer son savoir faire grâce à un puissant travail de recherche, développement et construction. Cette dernière marque utilise la technologie électrostatique pour la majeure partie du spectre avec généralement au dessous un caisson de basses électrodynamique. En ce qui concerne les casques, Stax a été jusqu'à présent la marque la plus connue à évoluer dans ce domaine, à quelques exceptions près comme le casque Abyss de JPS Labs.
Enigmacoustics pour sa part a conçu un super tweeter electrostatique, le Sopranino, utilisable à partir de 8 kHz. Ce haut-parleur est proposé seul par la marque, ou sur ses enceintes Mythology M1 qui couvrent le reste du spectre avec des transducteurs electrodynamiques. La marque a ensuite exporté cette technologie vers le casque Dharma D1000, qui utilise la technologie electrodynamique pour la majorité du spectre et l'électrostatique à partir de 10 kHz.
Mais de quoi parle-t-on quand il s'agit de technologie électrostatique ?
Plutôt que d’utiliser, comme sur un transducteur électrodynamique, un cône épais, mis en mouvement par une bobine qui plonge dans l’entrefer d’un aimant, la technologie électrostatique repose sur une membrane extrêmement fine. Cette membrane plane est suspendue entre deux grilles métalliques - les stators - qui génèrent un champ électrostatique constant. La membrane, qui peut-être plus légère que l'air qui l'entoure, est dotée d'un revêtement conducteur. Elle se met en mouvement lorsqu'un signal audio lui est appliqué afin de mettre en vibration l'air qui l'entoure et lui transmettre l'énergie acoustique.
La technologie électrostatique est plus complexe et chère à mettre en œuvre, car elle demande un assemblage de haute précision et les stators requièrent une alimentation électrique constante. Mais elle a l'avantage d'utiliser une membrane plane plus légère et donc plus rapide dans ses déplacements, ce qui doit se traduire à l’écoute par une transparence et une vivacité accrues.
Aussi, beaucoup reprochent à ce dispositif de nécessiter l'usage d'un boîtier d'alimentation externe afin de fournir une très haute tension polarisée aux bornes des produits. Alors EnigmAcoustics n'en est pas resté là et a mis au point sa technologie propriétaire SBESL (pour self-biased electroacoustic) qui permet au casque Dharma de ne pas nécessiter une si haute charge et de polariser la tension en interne, exit donc le boîtier supplémentaire.
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Vous avez dit hybride ?
L'EnigmAcoustics Dharma utilise des transducteurs électrodynamiques à diaphragme en papier propriétaire wagami (fibres de mûrier à soie) pour la restitution jusqu'à 10 kHz. La transition avec le transducteur électrostatique se fait grâce à un filtre passe-haut à phase linéaire. La cellule électrostatique sert donc ici de super-tweeter, de la même façon que sur les enceintes de la marque.
L'ensemble couvre une réponse en fréquence très étendue, et on voit qu'EnigmAcoustics a ainsi voulu réunir le meilleur de l'électrodynamique et de l'électrostatique, mais on redoute un peu de ne pas profiter pleinement de cette dernière, puisqu'à 10 kHz, nos oreilles d'homo sapiens sapiens n'entendent déjà plus grabd-chose. Ce n'est donc qu'à l'écoute que nous pourrons vous dire si la parade technologique en vaut le coup.
L'ampli-casque Athena A1 proposé avec le Dharma est aussi hybride. Il dispose d'une entrée à tube triode qui travaille en pure classe A et d'une sortie de basse impédance, à transistors MOS/JBT, elle aussi en classe A. Cela lui permet de profiter de la qualité acoustique et de la haute impédance du tube en entrée tout en gardant une bonne dynamique à basse impédance en sortie grâce aux semi-conducteurs.
Plus d'infos : www.enigmacoustics.com
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NDLR : A la sortie du casque Dharma D1000 et de l'ampli-casque Athena A1 en France, les caractéristiques de ces deux produits ainsi que leurs prix ont été mises à jour et déplacées dans cet article.
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