Yves Riesel, fondateur de Qobuz, condamne le manque de culture musicale des Deezer et Spotify
Alors que le destin de Qobuz est en suspens, dans un entretien à l’hebdomadaire La Tribune, son président et co-fondateur Yves Riesel clame la nécessité de sauver un streaming musical qualitatif et mature à l’image de celui fourni par sa plateforme.
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Le destin de Qobuz est en suspens depuis sa mise en redressement judiciaire le 9 novembre, suite à laquelle quatre repreneurs se sont manifestés. C’est parmi eux que le Tribunal de Commerce devra trancher d’ici la mi-décembre. Si deux de ces offres sont considérées comme raisonnables par Yves Riesel, il affirme qu’il refusera de travailler avec les deux autres repreneurs qui souhaitent selon lui se débarrasser de la grande majorité du personnel. Ces derniers rompraient aussi avec l’âme de l’entreprise et son modèle économique très qualitatif qui assume recruter infiniment moins que Deezer ou Spotify mais se réserver à une élite prête à payer pour de la musique de qualité.
Le président du directoire de Qobuz souligne en effet que la moitié des 22 000 abonnés streaming de Qobuz ont choisi des forfaits HiFi ou Sublime. Yves Riesel considère ses abonnés (moyenne d'âge 40 ans) comme les anciens clients de la FNAC ou des disquaires avisés et pour qui Qobuz jouerait aujourd’hui le rôle de magasin de musique du XXI° s. Il n’hésite pas au passage à blâmer l'immaturité et l'illisibilité du marché du streaming induite par « le manque de culture musicale des Deezer et Spotify ». Une attaque frontale à des plate-formes qui ont bénéficié de financements très supérieures à ceux de Qobuz, dont le total des fonds levés est de 13 millions d’euros depuis 2008.
Plus, Yves Riesel dénonce les partenariats noués, parfois sur instruction politique, entre les plate-formes de streaming mainstream et les opérateurs de télécommunication. Selon lui un « système soviétique » dont il faudra sortir une fois que le modèle payant aura été universellement imposé. C’est selon lui à ce moment là que Qobuz fera la différence pour un grand nombre de personnes grâce à la qualité d’écoute qu’elle garantit et à son catalogue. Citons Monsieur Riesel une dernière fois pour conclure « Sur Qobuz, si vous aimez Léo Ferré et Glen More, on va vous proposer du Gilles Servat, du Morice Benin ou du Maurice Fanon ». Une curation faite par et pour des humains passionnés, difficilement remplaçable.
Lire l’interview complet sur le site de La Tribune.
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