Le vinyle HD de Rebeat : support audio de l’avenir ?
Le boom du vinyle se poursuit, mais les usines sont rares et ont du mal à suivre la demande, et certains audiophiles soulignent sa fidélité inférieure aux formats numériques. Le dépôt par l’entreprise autrichienne Rebeat d’un brevet sur la fabrication d’un format de vinyle HD marque peut-être un tournant dans l’industrie du support audio, et qui sait, le début d’une nouvelle ère.
LA SUITE APRÈS LA PUB
|
L’industrie actuelle du vinyle toucherait ses limites
Les vinyles industriels que nous utilisons aujourd’hui sont pressés grâce à des moules obtenus sur matrice métallique, elle-même creusée par un burin en diamant ou obtenue grâce à un prototype en cire soumis à électrolyse. Un procédé qui est resté le même depuis les années 1960, et qui a des origines encore plus anciennes si l’on remonte aux formats antérieurs au classique LP 33 tours de 12 pouces qui garnit la plupart des étagères des audiophiles des années 2010. Cependant, ce procédé, qu’il soit réalisé en série ou à l’unité sur commande, comporte des limites.
Tout d’abord, l’industrie du vinyle dans le monde est soutenue par un petit nombre de fabriques, dont les outils ne sont pas renouvelés. Ou plutôt, nombre d’usines ont fermé ou ont vu leurs presses détruites par des industriels qui, voyant arriver le CD dans les années 1980, étaient convaincus que le vinyle appartenait déjà passé (!). Résultat : certaines productions actuelles reposent sur des machines très anciennes, et d’autres sur des appareils montés en « do-it-yourself » grâce à des pièces de récupération. Aussi, le temps de fabrication d’un vinyle serait à peu près toujours le même qu’il y a cinquante ans, bien que des efforts aient été entamés par exemple par l’entreprise allemande Newbuilt Machinery ou encore par une autre firme canadienne afin de mettre en place des presses permettant d’augmenter la cadence de production des galettes noires.
Ensuite, le vinyle est un support analogique qui supporte mal les basses fréquences, au dessous de 50 Hz, et les hautes fréquences, au dessus de 16 kHz. Le temps de lecture alloué à chaque face est limité, et une face plus longue peut diminuer le volume de l’enregistrement. Mais, me direz vous, quand on est audiophile, on ne compte pas ? Alors, compte tenu de ces limites, quels sont les atouts du futur format vinyle HD ?
Le vinyle HD, plus rapide à produire, plus long, plus performant… et toujours lisible avec les platines d’aujourd’hui
Le brevet sur le vinyle HD arrive d’abord avec un argument industriel. Il remplace le traditionnel burin nécessaire à la gravure des matrices - qui ressemble un peu à celui que l’on peut utiliser avec la machine Vinyl Recorder permettant de graver des vinyles chez soi. Il utilise à la place un laser pulsé guidé par une modélisation 3D. Il permetrait ainsi d'obtenir une galette métallique mère en deux fois moins de temps. Le pressage se faisant ensuite avec un gain de 60 % de temps sur chaque pièce, on imagine les gains de production (et les bénéfices !) que le nouveau brevet fait espérer.
Côté audiophile, la modélisation 3D par ordinateur permettrait un véritable mastering de la topographie du sillon, beaucoup plus précis qu’avec les méthodes actuelles. La gravure au laser avec un angle de 90° permettrait ensuite de mieux maîtriser l’écart entre les sillons ainsi que leur profondeur, ce qui résoudrait certains problèmes de distorsion.
En outre, le vinyle HD permettrait aussi d’avoir une capacité de "stockage" par 30% supérieure, soit une face de LP 33 tours de douze pouces aux alentours de 33 minutes, contre 25 minutes environ actuellement. Le volume, défi récurrent des enregistrements sur vinyle, se verrait lui aussi augmenté de 30%. Enfin, et de façon plus importante, la fidélité sonore par rapport à l’enregistrement d’origine serait « doublée » (sans que nous n’ayons d'indication plus précise ou chiffrée sur la forme que cela prendra). Concernant les charmes de la lecture du vinyle, nous ne savons pas encore non plus comment sonnera un enregistrement vinyle HD lorsqu’il sera mis sur le marché d’ici trois ans si tout se passe bien.
LA SUITE APRÈS LA PUB
|
Une chose est sûre, il ne sera pas nécessaire de disposer de matériels spécifiques pour lire ces vinyles HD, compatibles avec toutes les platines actuelles. Pour pousser la logique jusqu’au bout, les audiophiles plus évolutionnaires et les plus fortunés pourront aussi lire ces enregistrements gravés grâce à des technologies laser avec une platine vinyle laser par exemple, et faire ainsi passer le vinyle d’un statut de support vintage à celui de support futuriste.
Plus d'infos : www.rebeat.com
Photos : Linn, Dubplate.fr et M Com'Musique
LA SUITE APRÈS LA PUB
|
Commentaires (0)