CD : Giovanni Mirabassi - Adelante
Durée : 1h 5’ 7’’
Discograph
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Notre avis : (4/5)
Cet album, dédié à « Allain Leprest, pacifiste inconnu », a été enregistré à Cuba. C’est que le pianiste Giovanni Mirabassi a choisi son camp depuis longtemps et déjà, un précédent disque en piano solo, Avanti, au début des années 2000, avait annoncé la couleur avec « Bella Ciao », « Ça ira » ou « Le temps des Cerises ». Mirabassi se plaçait du côté des opprimés.
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Il persiste et signe avec cet « Adelante » qui, lui, commence carrément par « l’Internationale », oui, oui, celle de Pottier, des barricades et des réunions à la Mutu. Et cela continue avec des airs nouveaux de la même teinte, c’est-à-dire rouge vif. « Le Déserteur », « La Estaca », « Graine d’ananar », « Le Chant des canuts » ou « Lily Marleen ». Toujours ce toucher de piano d’une grande élégance, avec un swing intérieur palpable, et des accents evansiens qui sortent ce CD de la catégorie des pianos-bars pour l’élever nettement au-dessus du lot habituel des CDs de piano solo. Giovanni Mirabassi a un toucher de piano qui me fait penser à celui d’un Frank Avitabile, un phrasé qui ne dénature pas la mélodie de départ. Bref, un très beau disque, avec toutefois, une erreur de casting. Car, certes, « Libertango » est une très belle composition, Astor Piazzolla un très grand musicien, et ce qu’en fait Giovanni Mirabassi est admirable. Mais inclure ici cet air, c’est un peu oublier qu’Astor Piazzolla n’a jamais levé le petit doigt contre les colonels, allant même jusqu’à refuser de signer une pétition pour des collègues emprisonnés, alors que, la guerre des Malouines ayant été un fiasco, le régime n’en avait plus que pour quelques jours. Je sais, « les morts sont tous de braves types », comme disait Georges, mais attendons que les tombes soient dégradées, avant d’élever des panthéons à ceux qui ne le méritent guère. Il y a encore des veuves et des orphelins.
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